Following the Russian involvement in the Ukrainian crisis in 2014, sanctions towards Russia resulted in the comprehensive national economic crisis lasting until 2016. This crisis came soon after the global financial crisis of 2008, cumulating substantial difficulties for Russian economy and society. Since most of the Russian population live in cities and the most globalized activities pass through cities, this thesis aims to understand how Russian cities reacted to the economic shocks of 2014 and why they were affected differently. Arguing that cities develop and maintain interactions with other cities, I based my conceptual approach on the evolutionary theory of urban systems (Pumain, 2006), and thus assume that urban resilience is shaped by the coevolutions of different processes on three urban levels: macro level that comprises the inter urban flows creating system of cities; micro level depending on the behavior of individual and collective urban actors; and meso level that is a city itself as an integrated system between the micro and the macro levels. Each level ofurban processes has a different adaptation path following diverse shocks, and thus I assume that coevolutions of these multilevel adaptive dynamics create urban resilience (Rogov, Rozenblat, 2021). Severa! hypotheses on coevolutions of the macro and the meso levels for Russian cities' development between 2010 and 2019 were formulated and empirically tested in this research.
Considering the economic shocks of 2014 as top-down, the first stage of the empirical analysis starts with the construction and elaboration of the macro level. Using the ORBIS-BvD database on the direct and indirect subsidiaries of the 3,000 largest corporate networks of the world, the inter-urban linkages were constructed for 2010, 2013, 2016 and 2019 to build this macro level. The firms, both headquarters and subsidiaries, were located in the delimited Large Urban Regions (LUR), encompassing over 85% of ail the sampled firms located in Russia. I analyzed how the relative position of Russian cities in the global economic networks changed before, during and after the economic crisis of 2014-2016. The first results revealed that unexpectedly, behind the drastic decline of the total number of linkages in Russian cities, international linkages continued to increase, white this decline is mostly due to the great reduction of intranational linkages. Along with the growing diversity of cities' connections, the analysis shows a stable intenationalization of Russian cities, and its growing embeddedness into the world economic networks with a particular rapid growth of offshore cities, such as Nicosia and Limassol.
The second stage of the analysis implied the confrontation of the evolution of the macro level of cities with the transformation of the meso level. For that, I considered the evolution of the meso level as the evolution of total active population by activity sector. It was found that during the period 2013-2016, the tightness decreased for the two levels (specifically for the employment at the meso level), however, for other periods - before and after the crisis - tightness on both levels increased. Decreasing tightness means a higher resilience showed on both levels during the crisis, which is a major first result consolidating the main hypothesis.
This first ever empirical study on the coevolution between the two levels of the urban system allows to better understand the development of Russian cities in 2010-2019, and it opens a discussion in empirical multilevel studies that can be further extended to different urban systems of the world facing various shocks.
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Suite à l'implication de la Russie dans la crise ukrainienne en 2014, les sanctions à l'encontre de la Russie ont entraîné une crise économique nationale globale qui a duré jusqu'en 2016. Cette crise est survenue peu après la crise financière mondiale de 2008, cumulant des difficultés substantielles pour l'économie et la société russes. Comme la majorité de la population russe vit dans les villes et que les activités les plus mondialisées passent par les villes, cette thèse vise à comprendre comment les villes russes ont réagi aux chocs économiques de 2014 et pourquoi elles ont été différemment impactées. Partant du principe que les villes développent et maintiennent des interactions avec d'autres villes, j'ai basé mon approche conceptuelle sur la théorie évolutionniste des systèmes urbains (Pumain, 2006), et je suppose donc que la résilience urbaine est façonnée par la coévolution de différents processus à trois niveaux urbains : le niveau macro qui comprend le système des villes créant des flux interurbains ; le niveau micro qui dépend du comportement des acteurs urbains individuels et collectifs ; et le niveau méso qui est une ville elle-même en tant que système intégré entre les niveaux micro et macro. Chaque niveau des processus urbains a un type d'adaptation différent à la suite de divers chocs, et je suppose donc que les coévolutions de ces dynamiques adaptatives à plusieurs niveaux créent la résilience urbaine (Rogov, Rozenblat , 2021). Plusieurs hypothèses sur les coévolutions entre les niveaux macro et méso des villes russes entre 2010 et 2019 ont été formulées et testées empiriquement dans cette recherche.
Compte tenu des chocs économiques de 2014 de nature descendante, la première étape de l'analyse empirique a commencé par la construction du niveau macro. En utilisant la base de données ORBIS-BvD sur les filiales directes et indirectes des 3 000 plus grands réseaux d'entreprises du monde, les liens interurbains ont été construits pour 2010, 2013, 2016 et 2019. Les entreprises, tant les sièges sociaux que les filiales, étaient situées dans les grandes régions urbaines (LUR) délimitées, qui regroupent plus de 85% de toutes les entreprises de l'échantillon situées en Russie. J'ai analysé comment la position relative des villes russes dans les réseaux économiques mondiaux a changé avant, pendant et après la crise économique de 2014-2016. Les premiers résultats ont révélé qu'en dépit de la baisse drastique du nombre de liens dans les villes russes, les liens internationaux ont augmenté, tandis que ce sont les liens intra-nationaux qui ont fortement diminué. Parallèlement à la diversité croissante des liens entre les villes, l'analyse montre leur intégration croissante dans les réseaux économiques mondiaux avec une croissance particulièrement rapide des villes offshore, telles que Nicosie et Limassol.
La deuxième étape de l'analyse impliquait la confrontation des évolutions au niveau macro des villes avec leur transformation au niveau méso. Pour cela, j'ai considéré l'évolution du niveau méso comme l'évolution de la population active totale par secteur d'activité. Il a été constaté que pendant la période 2013-2016, la connectivité des activités a diminué pour les deux niveaux (spécifiquement pour l'emploi au niveau méso), cependant, pour d'autres périodes - avant et après la crise - la tension sur les deux niveaux a augmenté. La diminution de la tension signifie une plus grande résilience démontrée aux deux niveaux pendant la crise. Il s'agit d'un premier résultat majeur qui consolide l'hypothèse principale.
Cette toute première étude empirique sur la coévolution entre les deux niveaux du système urbain permet de mieux comprendre l'évolution des villes russes au cours de la période 2010-2019, et au-delà elle ouvre une voie majeure pour le développement des études empiriques à plusieurs niveaux qui peuvent être étendues aux différents systèmes urbains du monde faisant face à différentes crises.