Les systèmes de santé à travers le monde sont confrontés à une augmentation de la prévalence des
maladies chroniques inflammatoires de l’intestin (MICI), comprenant la maladie de Crohn et la colite
rectocolite ulcéro-hémorragique (RCUH). La prise en charge de ces maladies nécessite une
collaboration multidisciplinaire afin de garantir une approche holistique des soins. Bien que le
gastroentérologue représente le principal fournisseur de soins dans le contexte d’une MICI, le
médecin généraliste occupe une place importante dans la gestion de ces maladies, notamment en
matière de soins préventifs.
Les objectifs de ce travail ont été, à travers une revue de la littérature scientifique, de déterminer le
rôle du médecin généraliste dans la gestion des MICI, ainsi que d’identifier les différents obstacles
rencontrés en pratique clinique empêchant l’application de ces recommandations.
Méthode :
Une revue systématique de la littérature a été effectuée en utilisant la base de données PubMed à
l’aide des mots-clés suivants : « IBD », « Crohn’s disease », « Ulcerative colitis », « Primary care »,
« General practitionner », « Guidelines », « Management » et « Preventive care ».
Les articles retenus pour cette revue de littérature ont été sélectionnés en deux étapes : d'abord sur
la pertinence du titre et de l’abstract, puis sur le contenu du texte intégral.
Résultats :
Différentes recommandations définissent le rôle du médecin généraliste à plusieurs niveaux de la prise
en charge des MICI. Premièrement, le médecin généraliste joue un rôle important dans la démarche
diagnostique des MICI. Représentant le premier point de contact avec le système de santé, le médecin
généraliste doit exclure une infection gastrointestinale, rechercher des signes d’alarme et doser la
calprotectine fécale lorsqu’un patient se présente avec un tableau compatible avec celui d’une MICI.
Sur la base de ces investigations, il doit pouvoir identifier les patients devant être référés chez le
gastroentérologue pour un bilan approfondi. Le traitement de ces maladies étant complexe, le médecin
généraliste n’intervient généralement pas à ce niveau. En revanche, il endosse un rôle important en
matière de soins préventifs. En raison des traitements immunosuppresseurs prescrits pour le maintien
en rémission de la maladie, les patients atteints de MICI sont à risque augmenté de complications,
principalement infectieuses. Dans ce contexte, le médecin généraliste est parfaitement qualifié pour se
charger de la vaccination des patients atteints de MICI et du dépistage d’autres complications de la
maladie, tels que des cancers, une ostéoporose et une dépression.
Conclusion :
Le médecin généraliste peut être impliqué à différents niveaux de la prise en charge des MICI.
Cependant, ses pratiques cliniques divergent quelque peu des recommandations formulées par
différentes associations de gastroentérologie. Plusieurs facteurs contribuent à ces divergences,
notamment la méconnaissance des recommandations actuelles, le manque de guidelines adaptées aux
non-spécialistes, les incertitudes concernant les responsabilités respectives du médecin généraliste et
du gastroentérologue en matière de soins préventifs, ainsi que le manque de communication entre ces
deux professionnels de la santé. Différentes pistes sont à explorer pour améliorer la prise en charge
globale des patients souffrant de MICI.