L'habitant et la cohabitation dans les modèles de l'espace habité

Détails

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ID Serval
serval:BIB_30C492D72D6C
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Titre
L'habitant et la cohabitation dans les modèles de l'espace habité
Auteur⸱e⸱s
Ourednik A
Directeur⸱rice⸱s
Jacques Lévy
Détails de l'institution
EPFL
Adresse
Lausanne
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
03/2010
Langue
français
Nombre de pages
593
Résumé
La notion de l' « habiter », développée au cours de la deuxième moitié du 20e siècle, a permis de placer l'individu humain au centre des théories spatiales. D'inspiration phénoménologique, cette notion a néanmoins aussi contribué à élargir le fossé existant entre une géographie formelle, axée sur la statistique spatiale et sur les modèles mathématiques du territoire, et une géographie de l'existence spatiale, aspirant à comprendre l'espace géographique comme monde vécu par les individus. L'objectif de la présente thèse est de combler ce fossé en articulant les deux approches, en vue d'une meilleure compréhension de l'espace habité en général et du territoire suisse en particulier, qui a servi de champ empirique aux investigations.
Le travail consiste en trois parties :
> une partie purement théorique, appuyée sur une littérature interdisciplinaire et sur des exemples concrets permettant d'illustrer les notions centrales,
> une première partie méthodologique et empirique, consacrée à la synthèse et à l'analyse de données statistiques suisses,
> une deuxième partie méthodologique et empirique, consacrée à la construction de modèles dynamiques de l'espace habité.
L'objectif de la partie théorique est d'éclairer trois notions centrales : celle de l'individu habitant, celle du modèle formel et celle de l'espace habité. Cela notamment en vue d'établir les possibilités de quantifier la cohabitation et de l'étudier à l'aide de modèles dynamiques formels. Une attention particulière dans l'éclairage de ces notions a été accordée à leur rôle d'opérateurs pragmatiques et existentiels de l'habiter des individus et de la cohabitation des communautés. La même attention a aussi été accordée à l'apport des modèles mathématico-formels à cette opérationnalité.
Dans les deux parties méthodologico-empiriques, les concepts théoriques développés dans la première partie sont mis en ouvre pour apporter des améliorations aux modèles formels actuels de l'espace habité suisse.
Dans la première, l'auteur développe une méthode de calcul des populations des lieux permettant de tenir compte des caractéristiques des individus précédemment retenues, à savoir notamment leur mobilité et leur « polytopicité ». Le résultat de cette première démarche a été une nouvelle image synthétique de la répartition des populations dans l'espace habité. En d'autres mots, l'auteur propose une méthode permettant de ramener sur une feuille de papier la dimension diachronique du territoire suisse.
Alors que les échelles temporelles de l'habiter prises en compte dans la première partie méthodologico-empirique sont de l'ordre du jour au mois, c'est l'échelle temporelle plus longue de la mobilité résidentielle qui est prise en cosidération dans la seconde. Cette orientation permet à l'auteur de proposer des manières de modéliser l'espace comme à la fois objet et contrainte des intentionnalités individuelles. Dans cette démarche, l'auteur s'appuie notamment sur des méthodes de modélisation multiagents existantes, tout en dotant ces dernières d'un fondement épistémologique renouvelé en vue d'une articulation avec les approches phénoménologiques de l'espace habité. Trois modèles ont été construits dans cette optique, examinant chacun un degré d'actorialité individuelle. Le premier étudie la structuration du réseau urbain dans un environnement hautement contraignant propre aux premières communautés urbaines du Néolithique. Le deuxième modèle examine des phénomènes de rétroaction induits par le déploiement d'actions individuelles dans l'environnement et montre la divergence potentielle entre la rationalité de ces actions et leurs résultats effectifs. Le troisième modèle insiste sur le rôle des acteurs individuels en démontrant l'impact de leurs modèles de cohabitation intériorisés sur la structure de l'espace urbain. Il étudie en outre la marge de manoeuvre des politiques publiques pour infléchir les tendances ainsi émergeantes.
Dans son ensemble, le travail de l'auteur aboutit à la construction de plusieurs modèles articulés du territoire à même de rendre commensurables les pratiques individuelles et comparables les lieux et les espaces, sans renoncer au projet phénoménologique d'une compréhension des réalités modélisées comme émergentes et sujettes à un processus continu de transformation ontologique.
Au-delà de sa portée théorique générale, le modèle statistique a révélé un réseau urbain suisse nettement plus hiérarchisé que dans les modèles antérieurs, ainsi que l'importance démographique de certains lieux (notamment touristiques) jusqu'ici sous-estimés. Les modèles multiagents, quant à eux, ont permis de révéler toute la portée des attentes et des actions individuelles dans la structuration du territoire, laissant envisager de nouvelles stratégies publiques en vue d'un développement urbain durable.
Mots-clé
habiter, cohabitation, individu, traitement de données diachroniques, modélisation dynamique multi-habitants, approche phénoménologique, approche ectologique, épistémologie
Création de la notice
19/07/2010 13:51
Dernière modification de la notice
13/03/2024 12:07
Données d'usage