Autorité, sociabilité et passions : la philosophie de la famille de Thomas Hobbes à John Millar

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ID Serval
serval:BIB_2BD5CEDCEEB0
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Autorité, sociabilité et passions : la philosophie de la famille de Thomas Hobbes à John Millar
Auteur⸱e⸱s
Roulin Justine
Directeur⸱rice⸱s
Zurbuchen Pittlik Simone
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2019
Langue
français
Résumé
Longtemps, la famille a été considérée comme une unité sociale composée de trois relations simples : la relation entre époux, parents-enfants et maîtres-serviteurs. A la fin du dix-huitième siècle, la dimension affective de la famille devient prépondérante, ce qui en exclut progressivement les serviteurs. Cette recherche analyse le moment crucial de l'histoire des idées où le paradigme familial est sur le point de changer, en s'intéressant aux discours sur la famille de Thomas Hobbes, Samuel Pufendorf, Robert Filmer, John Locke, Gershom Carmichael, Francis Hutcheson, David Hume, Adam Smith et John Millar. Le choix de ces auteurs se justifie par la réception du droit naturel moderne dans la philosophie morale écossaise du dix-huitième siècle, et plus particulièrement par l'influence de l'éthique pratique de Pufendorf dans l'enseignement de la philosophie morale à l'Université de Glasgow entre 1727 et 1811.
Les résultats de cette étude invitent à reconsidérer la place de la famille dans l'argument politique des auteurs appartenant à l'époque moderne. En effet, l'autorité et la sociabilité se justifient par des principes philosophiques qui s'appliquent aussi bien à la famille qu'à l'autorité politique. Comme la famille structure la société et favorise la stabilité politique, elle entre dans un rapport de complémentarité, plutôt que d'opposition, avec l'État. Ainsi, loin d'être une question subsidiaire, la famille joue un rôle important dans la compréhension des rapports sociaux.
De plus, l'analyse détaillée des trois relations qui composent la famille souligne que la reconnaissance de droits de plus en plus étendus à la femme mariée, à l'enfant et au serviteur n'évolue pas de manière homogène et linéaire. La nuance des arguments utilisés par les auteurs modernes, comme certaines de leurs incohérences, montre qu'ils se trouvent à un moment charnière de l'histoire où les rapports sociaux sont en train de changer. Dans ce contexte, seule une confrontation de ces arguments les uns avec les autres permet d'en saisir pleinement la pertinence. Ainsi, l'un des apports majeurs de cette étude consiste à replacer chaque relation analysée dans le cadre de la famille, et la famille dans l'argument politique et philosophique plus général défendu par un auteur. Cette mise en perspective souligne que la transformation des relations familiales - d'abord perçues comme des relations d'autorité, puis comme des relations sociales, et enfin comme des relations affectives - s'inscrit dans un changement de paradigme plus large qui concerne la manière de concevoir l'autorité et la sociabilité.
Création de la notice
14/02/2020 13:31
Dernière modification de la notice
03/03/2020 7:19
Données d'usage