Follow-up des patients avec cancer du sein qui ont bénéficié d'un traitement de préservation de la fertilité

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Etat: Public
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Licence: Non spécifiée
ID Serval
serval:BIB_25FBFC8461DD
Type
Mémoire
Sous-type
(Mémoire de) maîtrise (master)
Collection
Publications
Institution
Titre
Follow-up des patients avec cancer du sein qui ont bénéficié d'un traitement de préservation de la fertilité
Auteur⸱e⸱s
GARCIA S.
Directeur⸱rice⸱s
VULLIEMOZ N.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2018
Langue
français
Nombre de pages
28
Résumé
Contexte et objectifs :
Le carcinome du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en Suisse et le diagnostic est souvent
posé chez des femmes jeunes n’ayant pas accompli leur projet parental au moment des traitements
(1)(2). Avant de débuter un traitement gonadotoxique tel que la chimiothérapie, une stimulation ovarienne
(SO) avec ajout de létrozole suivie de la cryoconservation des ovocytes et/ou embryons représente une
technique validée de préservation de la fertilité. Le premier objectif de cette étude est d’évaluer la
sécurité de la stimulation ovarienne avec létrozole chez les patientes atteintes de cancer du sein suivies
au CHUV. Le deuxième objectif est de savoir dans quelle mesure la stimulation ovarienne est bénéfique
dans la prise en charge de la fertilité chez ces patientes, en s’intéressant à la suite de leur vie
reproductive et à leurs possibilités et projets de grossesse. Cette étude s’intéresse également à évaluer
la satisfaction ou le regret des patientes vis à vis de leur décision d’entreprendre un traitement de
préservation de la fertilité et à leur qualité de vie suite à la procédure.
Méthode :
Cette étude est une analyse rétrospective, basée sur les dossiers médicaux, et prospective, basée sur
des questionnaires adressés aux patientes s’intéressant à l’évolution de la maladie et à la suite de leur
vie reproductive. L’enquête incluait également 3 questionnaires validés se concentrant sur le regret et la
qualité de vie. Les patientes ont été initialement contactées par téléphone afin de donner leur
consentement, puis les questionnaires ont été envoyés sous format papier aux patientes acceptant de
participer. L’étude a inclus les patientes qui ont accepté de participer ainsi que les patientes décédées,
afin de ne pas biaiser les résultats. Les patientes perdues de vue, non enregistrées dans les registres de
décès, ont été exclues.
Résultats :
52 patientes ont été diagnostiquées d’un cancer du sein et ont eu recours à un traitement de préservation
de la fertilité par stimulation ovarienne avec létrozole, suivie de la cryoconservation d’ovocytes/ovocytes
imprégnés entre 2007 et 2016 à l’Unité de médecine de la fertilité (UMF) du CHUV. Un total de 31
dossiers médicaux a été disponible pour évaluation (21 patientes ont été impossibles à contacter). Parmi
ces 31 patientes, 3 patientes étaient décédées, 1 a refusé de participer à l’étude et 27 ont donné leur
accord. La durée de suivi moyen est de 7.1 ans (2-11) après le diagnostic. L’âge médian au moment du
diagnostic était de 31 ans (25-39) avec 82.8% de patientes nullipares. Le carcinome invasif NST est le
plus fréquent en type histologique, suivi par le carcinome lobulaire invasif La majorité des tumeurs était,
lors du diagnostic, de stade II. Dans le groupe des 27 patientes qui ont accepté de participer à l’étude,
25 patientes ont répondu aux questionnaires. Parmi ces patientes, 17 ont désiré une grossesse après la
fin des traitements, dont 11 ont réalisé leur projet parental. Dix patientes ont obtenu des grossesses
spontanées, avec une moyenne de 1.5 enfants par femme. Deux patientes ont eu recours aux ovocytes
cryoconservés. Pour une patiente le transfert d’embryons a échoué et pour l’autre il a permis d’obtenir
une grossesse unique et la naissance d’un enfant en bonne santé. Le collectif de patientes de l’étude
compte 5 récidives (16.7%), dont 3 métastatiques (10%). Trois patientes sont décédées (10%), deux des
suites d’une récidive métastatique et une de cause inconnue.
Le questionnaire évaluant le regret montre que les patientes ayant participé à l’étude sont satisfaites de
leur décision d’avoir entrepris une stimulation ovarienne avec cryoconservation des ovocytes/ovocytes
imprégnés. Les questionnaires de qualité de vie obtiennent des scores élevés associés à une bonne
qualité de vie et à la satisfaction subjective des participantes concernant leur quotidien.
Conclusion :
Dans cette étude rétrospective, le taux de récidive est semblable à ceux retrouvés dans la littérature. Ces
chiffres doivent être interprétés avec précaution étant donné la petite taille de l’échantillon et surtout le
nombre important de patientes qui n’ont pas pu être contactées. Par conséquent un suivi prospectif
systématique est essentiel pour permettre une évaluation fiable. Il est intéressant d’observer que parmi
les 17 patientes souhaitant une grossesse après le traitement, 10 ont eu une grossesse spontanée et
une après utilisation des ovocytes cryoconservés. Les patientes qui sont conseillées par un spécialiste au
sujet de leur fertilité et qui bénéficient d’un traitement de préservation de la fertilité ne semblent pas avoir
de regret à long terme et semblent avoir une bonne qualité de vie, tous domaines confondus. Le
traitement de préservation de la fertilité représente un espoir pour ces patientes, qui le voient comme un
moteur de guérison et une promesse d’avenir.
Mots-clé
Breast cancer, Ovarian stimulation, Fertility preservation, Pregnancy after breast cancer
Création de la notice
03/09/2019 9:10
Dernière modification de la notice
08/09/2020 6:08
Données d'usage