L’objectif principal de l’article était de comparer l'évolution de l'utilisation des écrans et d'Internet par les jeunes entre 2012 et 2020 en Suisse.
Notre méthodologie s’appuyait sur des études transversales menées en Suisse auprès d'élèves de 10ème année (13-14 ans) en 2012 et en 2020. Nous avons comparé les différents groupes dans des analyses variées et multivariées avec des variables sociodémographiques, scolaires, d'activité physique, de bien-être émotionnel et d'utilisation des écrans.
Les résultats obtenus ont montré que l'utilisation des écrans s'était déplacée vers les smartphones avec 71,7 % des jeunes utilisant principalement cet appareil en 2020, contre 23,2
% en 2020. Parallèlement à ce changement, le temps passé par les jeunes devant les écrans a considérablement augmenté, avec un rapport de cotes de 11,90 pour les adolescents passant plus de 4 heures devant un écran en 2020 par rapport à 2012.
Aucun changement n'a été constaté en ce qui concerne le score obtenu au Test d'Addiction à Internet (IAT), qui permet de détecter une utilisation problématique des écrans.
De plus, aucun changement n’a été constaté concernant le bien-être émotionnel des adolescents entre 2012 et 2020.
Nous avons noté qu’en 2020, les jeunes pratiquent moins d'activités physiques d'une durée de 60 minutes par jour, mais la fréquence de leur participation à des activités sportives extrascolaires est restée inchangée.
Nous avons pu conclure que les jeunes passent plus de temps sur les écrans, notamment en raison de l'augmentation de l'utilisation des smartphones en 2020. Toutefois, ils ne semblent pas présenter de comportements plus problématiques en ce qui concerne l'utilisation des écrans, et cette évolution n'a pas non plus affectée leur bien-être émotionnel. L'utilisation quotidienne et continue de nouveaux appareils fait désormais partie intégrante de la vie des jeunes. Ce processus semble faire partie de la croissance du monde numérique. Toutefois, nous pensons que les échelles de dépistage d'addiction à Internet et aux écrans devraient être adaptées pour garantir l'identification des adolescents ayant besoin d'aide et de conseils.
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Aim: To compare the evolution of screen and Internet use by youths between 2012 and 2020 in Switzerland. Methods: Cross-sectional studies of 10th-graders (age 13−14) were performed in Switzerland in 2012 and 2020, and compared in bivariate and multivariate analyses on sociodemographic, schooling, physical activity, emotional well-being, and screen use variables.
Results: We found that screen use had shifted to smartphones with 71.7 % of youths primarily using this device in 2020 compared to 23.2 % in 2012. In association with this change, young people’s screen time had increased dra- matically with an odds ratio (OR) of 11.90 for adolescents spending more than 4 h in front of screens in 2020 compared to 2012. No changes were found in the score on the Internet Addiction Test (IAT) to detect problematic screen use and for adolescents’ emotional well-being. Furthermore, youths in 2020 engaged in less physical activity lasting 60 min daily, but the frequency of their extracurricular sport participation remained unchanged. Conclusions: Young people spend more time on screens, especially because of an increase in smartphone use in 2020. However, youths do not seem to show more problematic behaviors regarding screen use, nor has this development affected their emotional well-being. The daily and continuous use of new devices is now an integral part of young people’s lives. This process seems to be part of the growth of the digital world. However, Internet and screen addiction scales should be adapted to ensure that adolescents in need of help and counseling are identified.