Devenir, être et avoir été un footballeur camerounais
Détails
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ID Serval
serval:BIB_1BDDF91CEB4C
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Devenir, être et avoir été un footballeur camerounais
Directeur⸱rice⸱s
Ohl Fabien
Codirecteur⸱rice⸱s
Bancel Nicolas
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des sciences sociales et politiques
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2017
Langue
français
Résumé
Ce travail s’intéresse à l’après-carrière des footballeurs camerounais, en partant du principe théorique selon lequel cette dernière ne peut être appréhendée qu’en tenant compte de l’ensemble de la « carrière » des joueurs (Hughes, 1958 ; Becker, 1985), que ce soit sur le plan social, sportif ou éducationnel. Deux questions structurent cette étude: quelles sont les étapes qui poussent les footballeurs camerounais à se convertir au métier de footballeur et comment réagissent-ils au dilemme posé par l’après-carrière ?
Dans un contexte post crise économique au Cameroun, l’engagement dans une carrière de footballeur offre la perspective d’une « individuation intra-collective » (Marie, 1997) qui permet, au moins dans l’imaginaire, de s'extraire du poids des liens communautaires, tout en garantissant la redistribution du fruit de son succès. Aux consécrations individuelles imposées par le milieu du football (rétributions symboliques, attribution d’un surnom, sélection en équipe nationale,…) s’ajoute le soutien apporté par le joueur à leur entourage, transformant ainsi la conversion individuelle en un projet collectif. L’inertie de cette conversion pose néanmoins problème en fin de carrière. Sur le plan subjectif, les joueurs restent profondément convertis au football, et en particulier au projet collectif mis en place durant leur carrière. Cette conversion contraste avec la réalité objective des joueurs, puisque la carrière sportive a une fin. Dès lors une série d’adaptations sont nécessaires afin de résoudre ce dilemme et d’éviter de se retrouver bloqué dans la conversion.
A l’aide de trente entretiens réalisés sous la forme de récits de vie, complétés par un travail d’ethnographie effectué au Cameroun et dans la région parisienne, ce travail vise à articuler une sociologie des dispositions et le concept de carrière avec les caractéristiques socio-anthropologiques des milieux dans lesquels les joueurs ont grandi, évolué professionnellement et dans lesquels ils cherchent à se construire une nouvelle vie.
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This study focuses on the post-career of Cameroonian footballers. It is based on the theoretical principle that the post-career can only be understood by viewing the "career" as a whole (Hughes, 1958, Becker, 1985) whether socially, sportively or educationally. Two questions structure this work: what is the process of conversion that occurs which transforms amateur footballers into professionnals and how do they react to the dilemma posed by the post-career?
In the context of a post economic crisis Cameroun, a career as a professional footballer offers the prospect of an "intra-collective individuation" (Marie, 1997), which allows, at least in the imagination, to move away from the constraints of familial and community ties while simultaneously guaranteeing the redistribution of any fruit of its success. In addition to the individual consecrations imposed by the football community (symbolic rewards, the assignment of a nickname, a selection in the national team, etc.), the support given to the extendend family transforms individual endeavor into a collective project. Nevertheless, the inertia of this conversion is problematic. On the subjective level, players’ identities and lives remain intensely linked to football, and in particular to the collective project set up during their early career. Nevertheless, this situation contrasts with the players objective reality: the sporting career has an end, at which point a series of adaptations are necessary in order to solve this problem and to avoid getting trapped in the footballer persona and thus unable to advance.
Based on thirty life stories interviews, completed by ethnographic fieldwork in Cameroon and in the Parisian region, this work articulates a sociology of dispositions, the concept of career and socio-anthropological characteristics of the environment in which players grow up, play and try to build a new life after the end of their career.
Dans un contexte post crise économique au Cameroun, l’engagement dans une carrière de footballeur offre la perspective d’une « individuation intra-collective » (Marie, 1997) qui permet, au moins dans l’imaginaire, de s'extraire du poids des liens communautaires, tout en garantissant la redistribution du fruit de son succès. Aux consécrations individuelles imposées par le milieu du football (rétributions symboliques, attribution d’un surnom, sélection en équipe nationale,…) s’ajoute le soutien apporté par le joueur à leur entourage, transformant ainsi la conversion individuelle en un projet collectif. L’inertie de cette conversion pose néanmoins problème en fin de carrière. Sur le plan subjectif, les joueurs restent profondément convertis au football, et en particulier au projet collectif mis en place durant leur carrière. Cette conversion contraste avec la réalité objective des joueurs, puisque la carrière sportive a une fin. Dès lors une série d’adaptations sont nécessaires afin de résoudre ce dilemme et d’éviter de se retrouver bloqué dans la conversion.
A l’aide de trente entretiens réalisés sous la forme de récits de vie, complétés par un travail d’ethnographie effectué au Cameroun et dans la région parisienne, ce travail vise à articuler une sociologie des dispositions et le concept de carrière avec les caractéristiques socio-anthropologiques des milieux dans lesquels les joueurs ont grandi, évolué professionnellement et dans lesquels ils cherchent à se construire une nouvelle vie.
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This study focuses on the post-career of Cameroonian footballers. It is based on the theoretical principle that the post-career can only be understood by viewing the "career" as a whole (Hughes, 1958, Becker, 1985) whether socially, sportively or educationally. Two questions structure this work: what is the process of conversion that occurs which transforms amateur footballers into professionnals and how do they react to the dilemma posed by the post-career?
In the context of a post economic crisis Cameroun, a career as a professional footballer offers the prospect of an "intra-collective individuation" (Marie, 1997), which allows, at least in the imagination, to move away from the constraints of familial and community ties while simultaneously guaranteeing the redistribution of any fruit of its success. In addition to the individual consecrations imposed by the football community (symbolic rewards, the assignment of a nickname, a selection in the national team, etc.), the support given to the extendend family transforms individual endeavor into a collective project. Nevertheless, the inertia of this conversion is problematic. On the subjective level, players’ identities and lives remain intensely linked to football, and in particular to the collective project set up during their early career. Nevertheless, this situation contrasts with the players objective reality: the sporting career has an end, at which point a series of adaptations are necessary in order to solve this problem and to avoid getting trapped in the footballer persona and thus unable to advance.
Based on thirty life stories interviews, completed by ethnographic fieldwork in Cameroon and in the Parisian region, this work articulates a sociology of dispositions, the concept of career and socio-anthropological characteristics of the environment in which players grow up, play and try to build a new life after the end of their career.
Création de la notice
03/07/2018 8:36
Dernière modification de la notice
20/08/2019 12:52