Wem gehört Bosnien? Die Nationalitâtenpolitik der Kommunisten in Bosnien und Herzegowina, 1943-1974

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ID Serval
serval:BIB_17C18066D3D3
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Wem gehört Bosnien? Die Nationalitâtenpolitik der Kommunisten in Bosnien und Herzegowina, 1943-1974
Auteur⸱e⸱s
Pearson M.A. S.
Directeur⸱rice⸱s
David T., Calic M.-J.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des sciences sociales et politiques
Adresse
Faculté des sciences sociales et politiques (SSP)Université de LausanneCH-1015 LausanneSUISSE
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2016
Langue
allemand
Résumé
Lorsque les communistes prennent le pouvoir en Yougoslavie durant la Seconde Guerre mondiale, ils se trouvent confrontés à une question vieille d'un siècle : « A qui est la Bosnie ? ». Sur ce territoire vivent trois communautés enchevêtrées dont aucune n'atteint la majorité absolue : les Serbes, les Croates et les musulmans, des Slaves islamisés par les Ottomans à la fin du Moyen-Age et ayant développé une identité propre. Depuis l'émergence des mouvements nationaux dans les Balkans au 19e siècle, Serbes et Croates s'entre-déchirent au sujet de la Bosnie et Herzégovine et visent la majorité absolue en pressant les musulmans de les rallier. Ce conflit atteint son apogée durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque des extrémistes serbes et croates s'adonnent à des massacres dans le but de modifier la structure ethnique complexe à leur avantage et de répondre ainsi à la question « A qui est la Bosnie ? ». Lorsque le Parti communiste yougoslave établit les bases d'une fédération yougoslave dès 1943, la résolution du conflit serbo-croate s'avère centrale afin d'assurer la stabilité du nouvel Etat multinational. La solution adoptée est un compromis : la Bosnie et Herzégovine sera une république à part entière, bien que dépourvue d'une nation titulaire (ce qui est le critère pour qu'un territoire obtienne le statut de république), mais les musulmans devront opter pour une identité nationale serbe ou croate et ne sont pas reconnus comme une nation, contrairement à leurs aspirations. Ce compromis originel, adopté dans un contexte de forte domination des cadres communistes serbes en Bosnie et Herzégovine, est cependant mis à mal par des évolutions politiques majeures. Ainsi, la question nationale, considérée comme résolue en 1945 par les communistes, ressurgit dès la fin des années 1950. En Bosnie et Herzégovine, le refus réitéré des musulmans de se déclarer comme Serbes ou Croates lors des recensements de 1948 et de 1953 ainsi que la faible intégration des Croates dans les institutions politiques ravivent les débats quant à la question nationale. Ces discussions coïncident avec l'arrivée progressive de nouvelles élites qui placent au coeur de leurs préoccupations le maintien d'une harmonie interethnique. Les autorités de Bosnie et Herzégovine s'attèlent donc à assurer une égalité en droits des trois communautés, afin qu'aucune ne se sente discriminée. Mais cette équation fragile suppose une émancipation vis-à-vis des républiques voisines de Croatie et de Serbie, afin que celles-ci cessent de s'immiscer dans les affaires de la Bosnie et Herzégovine et d'en déstabiliser l'équilibre interne. Les élites locales adoptent ainsi plusieurs mesures, dont la reconnaissance progressive des Musulmans comme une nation à part entière dans les années 1960. L'affirmation du caractère trinational de la Bosnie et Herzégovine vise dans un premier temps à se libérer du contentieux serbo-croate et à répondre définitivement à la question « A qui est la Bosnie ? ». Cependant, la politique des nationalités devient progressivement un outil central de la politique cherchant à renforcer la position et l'autonomie de la Bosnie et Herzégovine au sein de la Fédération yougoslave.
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When the Communists took power in Yugoslavia during the Second World War, they found themselves faced with a one-hundred-year old question: "To whom does Bosnia belong?" On that territory live three entangled communities, of which not one constitutes an absolute majority: the Serbs, the Croats, and the 'Muslims', who were Slavs converted to Islam by the Ottomans at the end of the Middle Ages after which they developed a collective identity. Since the emergence of national movements in the Balkans in the 19,h century, Serbs and Croats have torn each other apart over Bosnia and Herzegovina and each aimed at an absolute majority by pressuring Muslims to join them. This conflict reached its climax during the Second World War, when Serb and Croat extremists perpetrated massacres with the aim of changing the complex ethnie structure to their benefit and, thus, to answer the question "To whom does Bosnia belong?" When the Yugoslav Communist Party established the basis of a Yugoslav fédération in 1943, the resolution of the Serb-Croat conflict was central to ensuring the new multinational state's stability. The adopted solution was a compromise: Bosnia and Herzegovina was made a Yugoslav republic, although lacking a titular nation (which was the criterion for a territory to obtain republic status), but the Muslims would have to opt for a Serb or Croat national identity and not be recognised as a nation, contrary to their aspirations. This initial compromise, adopted in a context of a dominant Serb cadre of Communists in Bosnia and Herzegovina, was undermined by important political évolutions. The national question, considered by the Communists as solved in 1945, resurfaced in the late 1950s: Bosnia and Herzegovina's Muslims' repeated refijsal to déclaré themselves Serbs or Croats during the censuses of 1948 and 1953 plus Croats' weak intégration in political institutions revived debates on the national question. These discussions coincided with the graduai arrivai of new elites for whom the maintenance of interethnic harmony was the central concern. Bosnia and Herzegovina's authorities strove then to ensure equal rights for the three communities, so that none experienced discrimination. This fragile équation, however, implied emancipating the neighbouring republics, Croatia and Serbia, to hait their interference in Bosnia and Herzegovina's affairs, which destabilised its internai equilibrium. The local elites thus adopted several measures under which Bosnia and Herzegovina's Muslims were, step by step, granted récognition as a nation in the 1960s. The affirmation of Bosnia and Herzegovina's tri-national character aimed to free Muslims frora the Serb-Croat dispute and to definitively answer the question "To whom does Bosnia belong?" However, the nationalities policy turned out to be a central tool of the policy seeking to reinforce Bosnia and Herzegovina's position and autonomy within the Yugoslav Fédération.
Création de la notice
01/11/2016 13:35
Dernière modification de la notice
20/08/2019 13:47
Données d'usage