Phase précoce des troubles psychotiques :Etude de corrélation entre l'évaluation neurocognitive et les données métaboliques.

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Etat: Public
Version: Après imprimatur
ID Serval
serval:BIB_1408C5F426CA
Type
Mémoire
Sous-type
(Mémoire de) maîtrise (master)
Collection
Publications
Institution
Titre
Phase précoce des troubles psychotiques :Etude de corrélation entre l'évaluation neurocognitive et les données métaboliques.
Auteur⸱e⸱s
VALLEY C.
Directeur⸱rice⸱s
DO CUENOD K.
Codirecteur⸱rice⸱s
FERRARI C., FOURNIER M.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2014
Langue
français
Nombre de pages
32
Résumé
Introduction : La schizophrénie est une maladie récurrente dans notre société et touche près d'1% de la population. Le premier accès de psychose survient en général entre 18 et 25 ans chez les hommes et entre 24 et 35 ans chez les femmes. Les symptômes sont classés en quatre sous- groupes, (1) les symptômes positifs comprenant les hallucinations, délires, troubles de perception, troubles de la pensée et (2) les symptômes négatifs qui sont les affects aplatis, l'apathie et le retrait social, (3) les symptômes de base qui consistent en troubles perceptifs, moteurs et des émotions et enfin (4) les symptômes cognitifs tels que des troubles de l'attention, de la mémoire et des fonctions exécutives, qui surviennent dans 60 à 80% des cas. La maladie est fréquemment accompagnée de co-morbidités (dépression, abus de substances, troubles obsessionnels compulsifs, anxiété). L'évolution à long terme diffère selon les patients, 35% évolueront de manière chronique et avec une aggravation progressive du déficit, 35% évolueront vers une chronicité de la maladie mais sans atteinte résiduelle, 8% évolueront de manière chronique avec la persistance de symptômes résiduels et enfin on observera une rémission complète après le premier épisode psychotique sans handicap résiduel chez 22% des patients. Les recherches concernant la schizophrénie ont fait une avancée considérable ces vingt dernières années, que cela soit par la définition plus précise des troubles cognitifs ou encore par la mise en évidence de certaines substances neurobiologiques, qui se trouvent dérégulées chez les patients atteints de la maladie. C'est le cas du glutathion (GSH) ainsi que des enzymes et protéines intervenant dans son métabolisme. Il persiste cependant encore beaucoup d'inconnues, et une meilleure connaissance des mécanismes biologiques opérant dans la phase précoce des psychoses contribuerait de façon certaine à une amélioration de l'identification et de la prise en charge des patients pendant la phase prodromique de la maladie et permettrait le développement de cibles pharmacologiques plus précises. Objectifs : Ce travail consiste en une analyse de données récoltées par deux axes de recherche de l'étude sur les bio-marqueurs dans la phase précoce des troubles psychotiques effectuée actuellement au Centre de Neurosciences Psychiatriques, à savoir d'une part l'identification de marqueurs neurocognitifs précoces sur la base d'une série de tests neurocognitifs évaluant (1) la vitesse de traitement de l'information, (2) l'attention et la vigilance, (3) la mémoire de travail, (4) l'apprentissage verbal, (5) l'apprentissage visuel et (6) le raisonnement et la résolution de problèmeet d'autre part l'identification de bio-marqueurs métaboliques associés aux phases précoces de la maladie. Dans cette étude, les patients sont comparés à un groupe d'individus contrôles et les questions suivantes sont posées : « « Dans une population de patients en premier épisode psychotique, les performances neurocognitives sont-elles significativement amoindries comparé à un groupe d'individus contrôles ? » et « Dans cette même population, les déficits neurocognitifs survenant dans la phase de psychose débutante sont-ils en corrélation avec des variations de biomarqueurs métaboliques ? ». Méthodes : Dans cette étude, nous comparons un échantillon de 30 patients provenant d'une cohorte de patients souffrant de psychose émergente (Programme TIPP, Lausanne) à un échantillon de 30 sujets contrôles. L'évaluation neurocognitive des patients et des sujets contrôles a été réalisée par des tests neuropsychologiques s'inspirant de la batterie cognitive MATRICS (Measurement and Treatment Research to Improve Cognition in Schizophrenia). Les données biologiques proviennent (1) de la culture de fibroblastes dérivés de biopsies de peau prélevées auprès de chaque patient et individu contrôle, dont le métabolisme cellulaire a été caractérisé dans des conditions basales, ou après l'ajout de tert-butylhydroquinone (t-BHQ) qui induit un stress oxydatif ; (2) de l'analyse métabolique de prélèvements sanguins également effectués auprès de chaque patient et contrôle et enfin (3) du taux de glutathion mesuré par imagerie par résonance magnétique spectroscopique (MRS). L'analyse et le croisement de ces bases de données ont été faite à l'aide du logiciel SPSS. Résultats et conclusion : Les performances neurocognitives de l'échantillon de patients sont significativement diminuées par rapport au groupe d'individus contrôles, et pour chacun des domaines neurocognitifs. La différence est la plus grande pour les tests HVLT-R (apprentissage verbal) et les tests BACS-SC et TMT-A (vitesse de traitement). Concernant la deuxième partie du travail, (1) un déficit dans les domaines neurocognitifs de l'attention/vigilance (CPT-IP) et la mémoire de travail verbale (WMS-III) est corrélé avec un taux de glutathion sanguin total élevé (p-value = 0.03 et 0.02) ; (2) un déficit dans la vitesse de traitement (TMT-A) est corrélé à un taux de GSH cérébral diminué (p-value=0.047) et (3) un déficit dans le domaine du raisonnement et de la résolution de problème (NAB lab) est corrélé avec une augmentation de l'ARN messager codant pour la protéine Nrf2 au niveau cellulaire (p=0.022). Selon ces résultats, le GSH sanguin total, le GSH cérébral et le Nrf2 pourraient être des bio-marqueurs permettant d'identifier les patients dans la phase précoce de la maladie et leurs mécanismes biologiques pourraient constituer des cibles spécifiques dans le
développement de traitements futurs.
Mots-clé
Schizophrénie, Evaluation neurocognitive, Glutathion (GSH), Dysrégulation redox, Stress oxydatif
Création de la notice
03/09/2015 10:54
Dernière modification de la notice
20/08/2019 12:42
Données d'usage