À partir d’une série d’entretiens répétés avec des patients « obèses » autorisés à être opérés, l’article questionne le travail de construction du sens réalisé par les patients et les professionnels de santé pour tenter d’infléchir une carrière morale qui associe la prise de poids à une « faute » personnelle et le choix de l’opération à une « solution de facilité ». L’article montre à quelles conditions cette élaboration négociée du parcours chirurgical conduit à créer une catégorie légitime de patients à la fois actifs et responsables des transformations corporelles produites avec l’aide de la chirurgie. Ce faisant, il précise dans quel contexte la chirurgie bariatrique peut constituer le levier d’une sortie possible du stigmate associé à une corpulence déviante.