Freud et le nationalisme
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ID Serval
serval:BIB_0B68F4273929
Type
Article: article d'un périodique ou d'un magazine.
Collection
Publications
Institution
Titre
Freud et le nationalisme
Périodique
Le Coq-héron
ISBN
978-2-7492-5884-3
ISSN
0335-7899 (Print)
1951-6290 (Online)
1951-6290 (Online)
ISSN-L
0335-7899
Statut éditorial
Publié
Date de publication
01/02/2018
Numéro
233
Pages
30-41
Langue
français
Résumé
La conception moderne de la nation est un héritage de la philosophie des Lumières ; elle s’est affirmée comme un projet d’inspiration rationaliste. Elle comprend une revendication d’autonomie individuelle et de bonheur, associée à l’exigence d’égalité sociale. Elle est inséparable de l’idée que les êtres humains sont doués de raison et qu’ils ont des droits inaliénables que l’État doit protéger. Les révolutions qui s’en réclament vers la fin du XVIIIe siècle défendent le principe de la souveraineté nationale et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elles s’efforcent de rompre avec les coutumes
et les hiérarchies sociales de l’Ancien Régime ; elles entendent promouvoir les progrès de l’éducation, de la science et des conquêtes matérielles. Les préceptes moraux et les principes de droit devant guider la société sont indépendants des
croyances religieuses.
En politique, comme en d’autres domaines de la vie sociale, la raison a peu d’autonomie par rapport aux émotions collectives ; il n’est pas rare qu’elle soit pervertie par l’emprise des passions, celles engendrées par les
conflits d’intérêt et de valeur inhérents aux choix d’orientation et de gestion des affaires publiques. La nation implique que les citoyens partagent à des titres divers un idéal national commun. La citoyenneté et la souveraineté démocratique
reposent en effet sur des formes élémentaires de solidarité collective inspirées par une même représentation de la nation. Cependant, les mobiles d’ordre idéel, comme Freud le souligne, servent souvent de «paravent aux envies destructrices». En fait, la loi de gravitation de cet imaginaire national consiste en l’exclusion des étrangers et des minorités. Elle entraîne en conséquence les excès du nationalisme.
et les hiérarchies sociales de l’Ancien Régime ; elles entendent promouvoir les progrès de l’éducation, de la science et des conquêtes matérielles. Les préceptes moraux et les principes de droit devant guider la société sont indépendants des
croyances religieuses.
En politique, comme en d’autres domaines de la vie sociale, la raison a peu d’autonomie par rapport aux émotions collectives ; il n’est pas rare qu’elle soit pervertie par l’emprise des passions, celles engendrées par les
conflits d’intérêt et de valeur inhérents aux choix d’orientation et de gestion des affaires publiques. La nation implique que les citoyens partagent à des titres divers un idéal national commun. La citoyenneté et la souveraineté démocratique
reposent en effet sur des formes élémentaires de solidarité collective inspirées par une même représentation de la nation. Cependant, les mobiles d’ordre idéel, comme Freud le souligne, servent souvent de «paravent aux envies destructrices». En fait, la loi de gravitation de cet imaginaire national consiste en l’exclusion des étrangers et des minorités. Elle entraîne en conséquence les excès du nationalisme.
Mots-clé
Nationalisme, Freud, religion, identité individuelle et collective, narcissisme, mouvements de masse, populisme, pulsion de mort
Site de l'éditeur
Création de la notice
19/03/2019 12:34
Dernière modification de la notice
07/08/2024 6:06