A qui appartiennent nos corps? Féminisme et luttes intersexes

Détails

ID Serval
serval:BIB_0A92E3D5A9AD
Type
Livre: un livre et son éditeur.
Collection
Publications
Institution
Titre
A qui appartiennent nos corps? Féminisme et luttes intersexes
Editeur
Antipodes
ISBN
ISSN 0248-4951
Statut éditorial
Publié
Date de publication
2008
Editeur⸱rice scientifique
Kraus Cynthia, Perrin Céline, Rey Séverine, Gosselin Lucie, Guillot Vincent (eds) , avec la coll. de Cocteau Arthur , Lamarre Camille, Nagant Edith, Julien 
Volume
27
Série
Nouvelles Questions Féministes (NQF)
Langue
français
Notes
Ce numéro de NQF aborde une thématique dont la plupart des gens, y compris les féministes, n'ont jamais entendu parler : celle de l'intersexualité. Cette notion médicale sert moins à décrire qu'à pathologiser les personnes dont le corps, en particulier les organes génitaux, sont dits « ambigus » : ni mâle ni femelle, ou un peu mâle et femelle - si l'on admet, comme c'est le cas en Occident, l'existence de deux et seulement deux sexes.
Entre les années 1950 et 1990, les enfants diagnostiqués intersexes à la naissance étaient le plus rapidement et le plus secrètement possible normalisés, autrement dit « corrigés » (chirurgie, hormones, autres traitements invasifs) pour en faire de « vraies » filles ou, plus rarement, de « vrais » garçons. L'urgence des interventions correctives était plus sociale que médicale, puisque la santé de l'enfant était rarement en danger. Aujourd'hui, le temps de réaction s'est rallongé, mais l'impératif culturel de déterminer une fois pour toutes de quel sexe est l'enfant demeure. Et l'équipe médicale ne parle toujours pas d'intersexualité aux parents. En fait, elle ne leur expose pas tout de suite la situation et lorsqu'elle le fait, c'est le plus souvent après avoir décidé du sexe à assigner à l'enfant. Dans ces conditions, difficile de parler de choix pour les enfants intersexes et leurs parents.
A en croire les études cliniques, 1,7 à 4% de la population serait intersexe. Si les chiffres varient, force est de constater que c'est un taux plutôt élevé pour une « anomalie rare ». Ce contraste s'explique aisément : l'invisibilité est justement l'un des effets les plus persistants et les plus discriminants de la médicalisation de l'intersexualité. Dans les années 1990, la question de l'intersexualité connue depuis l'Antiquité sous le vocable d'hermaphrodisme, commence à être débattue en dehors du milieu hospitalier. Plus récemment, ce terme qui évoque encore trop souvent l'idée de monstruosité a été repris avec fierté - la fierté hermaphrodite - par les activistes intersexes.
Ce numéro est le fruit d'une collaboration originale entre féministes, intersexes et personnes transgenres. Il est, à notre connaissance, le premier ouvrage scientifique en langue française (voire anglaise) sur l'intersexualité où la plupart des auteur·e·s sont eux/elles-mêmes intersexes. Ils/elles témoignent souvent pour la première fois de leur parcours de vie, de leurs interrogations et de leurs luttes. Leurs analyses font apparaître nombre de convergences entre les questions intersexes et féministes : quarante après le Mouvement de libération des femmes, ils/elles revendiquent tout particulièrement le droit de disposer librement de leur corps. « Il n'y a pas de revendications intersexes, il n'y a que des revendications féministes » ont, en effet, l'habitude de dire les activistes intersexes en Europe. Ce numéro montre que ce ne sont pas de vains mots.
Mots-clé
Intersexualité - Transsexualité - Activisme - Féminisme - Corps - Genre - Science - Médecine
Création de la notice
10/04/2008 17:00
Dernière modification de la notice
20/08/2019 13:32
Données d'usage