Aspects du primitivisme littéraire aux XXe et XXle siècles. C.F. Ramuz, Claude Simon, Richard Millet.
Détails
ID Serval
serval:BIB_0590C013E6A1
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Aspects du primitivisme littéraire aux XXe et XXle siècles. C.F. Ramuz, Claude Simon, Richard Millet.
Directeur⸱rice⸱s
Maggetti Daniel
Codirecteur⸱rice⸱s
Laurichesse Jean-Yves
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2021
Langue
français
Résumé
Si tout au long du XXe siècle, l'étude du primitivisme a suscité l'intérêt des historiens de l'art, en revanche peu de recherches ont été menées dans le champ littéraire. S'affectant de manière prédominante aux arts visuels, l'analyse de ce mouvement culturel a longtemps ignoré la pluralité de ses manifestations en littérature. Or, les années 2000 ont marqué un tournant critique important où le primitivisme est envisagé dans sa grande diversité, perçu comme un vaste phénomène intellectuel, surgi aux alentours de 1900 et marquant profondément la modernité. En nous intéressant aux œuvres de C.F. Ramuz, de Claude Simon et de Richard Millet, l'opportunité nous est donnée de mettre en parallèle trois générations d'auteurs, celle de la modernité des années vingt, celle de la modernité des années soixante et celle du contemporain, amorcée à partir des années quatre-vingt. À travers ces écrivains, s'affirme une quête manifeste du primitif, de l'élémentaire et de l'originel.
En adoptant un point de vue comparatiste, cette étude souhaite montrer les convergences et les différences qui se font jour à partir d'un corpus romanesque précis, qui témoigne d'un désir commun d'échapper à la rationalité et au profit capitaliste. Ainsi, les textes analysés révèlent la permanence du courant primitiviste, favorisé par la continuité historique du XXe siècle, marqué par les crimes de masse et le renforcement d'un ordre économique reposant sur l'exploitation mercantile. Bien que notre recherche ne prétende pas épuiser la richesse d'un thème dont les manifestations varient au gré des artistes et des courants auxquels ils se rattachent, nous souhaitons apporter des jalons susceptibles de faciliter une théorisation du primitivisme littéraire tel qu'il s'étend sur la période moderne et contemporaine. Une vue synthétique sur la réception critique du mouvement et un examen des définitions proposées par les théoriciens de l'art et de la littérature permettront de mettre en lumière l'attitude primitiviste des auteurs retenus.
Par une mise en valeur de leur contexte artistique, philosophique et historique, il s'agit de déceler ce qui a favorisé chez eux une pensée esthétique du primitif. Doté d'une ambiguïté sémantique, embrassant de multiples significations, ce terme est l'objet d'une construction fantasmatique qui désigne l'altérité comme un mode d'être et de penser jugés plus authentiques. Appartenant à un temps préindustriel, les personnages de primitifs (paysans, simples d'esprits ou Bohémiens) abondent dans les œuvres et définissent un rapport inédit au corps, à l'espace et au temps. Dès lors, leur manière de vivre, à la simplicité fruste, s'accompagne d'une réflexion sur la Nature, cette entité «autre», lieu d'une interaction entre les Hommes et leur milieu, et qui revêt parfois l'aspect du chaos, cet informe des commencements, invitant à une appréhension anté-logique et primordiale de la matière. Parallèlement à la valorisation de ces motifs, le primitivisme s'impose aussi comme une matrice narrative et stylistique, occasionnant des changements formels qui bousculent les critères traditionnels de la représentation dite
« réaliste ».
En adoptant un point de vue comparatiste, cette étude souhaite montrer les convergences et les différences qui se font jour à partir d'un corpus romanesque précis, qui témoigne d'un désir commun d'échapper à la rationalité et au profit capitaliste. Ainsi, les textes analysés révèlent la permanence du courant primitiviste, favorisé par la continuité historique du XXe siècle, marqué par les crimes de masse et le renforcement d'un ordre économique reposant sur l'exploitation mercantile. Bien que notre recherche ne prétende pas épuiser la richesse d'un thème dont les manifestations varient au gré des artistes et des courants auxquels ils se rattachent, nous souhaitons apporter des jalons susceptibles de faciliter une théorisation du primitivisme littéraire tel qu'il s'étend sur la période moderne et contemporaine. Une vue synthétique sur la réception critique du mouvement et un examen des définitions proposées par les théoriciens de l'art et de la littérature permettront de mettre en lumière l'attitude primitiviste des auteurs retenus.
Par une mise en valeur de leur contexte artistique, philosophique et historique, il s'agit de déceler ce qui a favorisé chez eux une pensée esthétique du primitif. Doté d'une ambiguïté sémantique, embrassant de multiples significations, ce terme est l'objet d'une construction fantasmatique qui désigne l'altérité comme un mode d'être et de penser jugés plus authentiques. Appartenant à un temps préindustriel, les personnages de primitifs (paysans, simples d'esprits ou Bohémiens) abondent dans les œuvres et définissent un rapport inédit au corps, à l'espace et au temps. Dès lors, leur manière de vivre, à la simplicité fruste, s'accompagne d'une réflexion sur la Nature, cette entité «autre», lieu d'une interaction entre les Hommes et leur milieu, et qui revêt parfois l'aspect du chaos, cet informe des commencements, invitant à une appréhension anté-logique et primordiale de la matière. Parallèlement à la valorisation de ces motifs, le primitivisme s'impose aussi comme une matrice narrative et stylistique, occasionnant des changements formels qui bousculent les critères traditionnels de la représentation dite
« réaliste ».
Création de la notice
02/02/2022 11:34
Dernière modification de la notice
03/02/2022 6:33