Adolescent·e·s, Internet et médias numériques : les côtés positifs

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Licence: Non spécifiée
ID Serval
serval:BIB_028A2B454868
Type
Rapport: document publié par une institution, habituellement élément d'une série.
Collection
Publications
Institution
Titre
Adolescent·e·s, Internet et médias numériques : les côtés positifs
Auteur⸱e⸱s
Barrense-Dias Yara, Berchtold André, Suris Joan-Carles
Détails de l'institution
Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté)
ISSN
1660-7104
Date de publication
01/12/2020
Numéro
317
Genre
[Raisons de Santé ; 317]
Langue
français
Nombre de pages
68
Résumé
Jusqu’à présent, la littérature étudiant le lien entre les médias numériques et les jeunes s’est surtout centrée sur les effets négatifs. Les aspects positifs d’Internet chez les jeunes sont peu connus. Pourtant, un des objectifs politiques dans le canton de Vaud est de développer davantage l’éducation numérique des jeunes, actuellement déjà présente dans la thématique Médias, Images, Technologies de l’Information et de la Communication (MITIC) du plan d’études romand afin de favoriser la prévention mais également l’accès aux outils numériques et à la culture média. En plus du manque d’études portant sur les éventuels effets positifs de l’utilisation d’Internet et des médias numériques chez les jeunes, de nouvelles pratiques en ligne sont apparues ces dernières années telles que la pratique du sexting ou les jeux d’argent et de hasard en ligne (gambling-gaming).
Les objectifs de cette étude menée durant l’année scolaire 2019-2020 sont (1) évaluer le niveau d’utilisation des médias numériques par les jeunes de 10ème année HarmoS (~13-14 ans) et leurs possibles effets positifs tels que perçus par les jeunes et leurs parents ; (2) déterminer les éventuelles mesures et règles mises en place par les parents par rapport à l'usage des écrans et leurs éventuels effets sur l’usage des médias de leurs enfants ; (3) comparer l’évolution des pratiques en lien avec Internet avec l’étude menée dans le canton de Vaud en 2012 (ado@internet) auprès de jeunes âgé·e·s de 14 ans lors de la première vague.
La Direction Générale de l’Enseignement Obligatoire (DGEO) nous a fourni un échantillon initial de 32 écoles et 4138 élèves de 10ème année de scolarisation obligatoire dans le canton de Vaud. Les analyses présentées se rapportent à un échantillon de 3006 (78.8%) élèves. Le questionnaire était en ligne du 28 octobre 2019 au 14 février 2020. Comme nous avions également pour objectif d’explorer le rôle des parents dans la gestion et l’utilisation des médias numériques chez les jeunes, nous avons proposé aux parents de participer à un court questionnaire dans la feuille d’informations relative à la participation de leur enfant à cette étude. Après avoir supprimé les questionnaires non exploitables (connexion sans réponse ou refus de participer), 206 questionnaires de parents étaient utilisables. Néanmoins, ce total a diminué au fur et à mesure du questionnaire atteignant 96 parents à la dernière question.
Des pondérations de premier niveau ont été calculées de manière à s’assurer que la distribution croisée entre le genre et la filière dans l’échantillon soit parfaitement similaire à celle observée dans l’ensemble de la population étudiée. Ceci nous a permis de présenter des résultats plus représentatifs de la réalité. Pour les parents, nous n’avons pas calculé de pondérations. Les résultats ne peuvent donc pas être généralisés et ne sont pas représentatifs. Ces données ont été récoltées dans un but exploratoire.
Environ un tiers des jeunes participant·e·s ont évalué leur utilisation des écrans et d’Internet comme étant au-dessus de la norme et excessive. Pourtant, 11% et 19% des jeunes interrogé·e·s dans le cadre de notre étude ont été considéré·e·s comme ayant, respectivement, un usage problématique d’Internet et de leur Smartphone.
Quasiment tous les jeunes (95%) en 10ème année possèdent leur propre smartphone. Dans notre enquête, l’âge moyen et médian de l’acquisition d’un smartphone est d’environ 10 ans selon les jeunes. Environ la moitié des jeunes rapportent dormir directement à côté de leur smartphone (53%) et ne pas l’éteindre ou ne pas activer le mode avion durant la nuit (50%). Un nombre très important de participant·e·s (75%) rapportent faire leurs devoirs avec leur smartphone à proximité. La majorité des jeunes ayant participé à notre étude considèrent que l’interdiction des téléphones portables durant les heures de cours est utile.
Les règles que les parents mettent en place pour essayer de réguler l’utilisation des écrans et d’Internet à la maison concernent avant tout la durée et moins le contenu. Tout comme l’étude ado@internet menée en 2012, nos résultats semblent indiquer que, du point de vue des jeunes, les règles des parents concernant l’utilisation des écrans et d’Internet semblent continuer d’être peu strictes et/ou peu fréquentes. Nos données démontrent que les filles sont davantage soumises à des règles concernant les écrans et Internet que les garçons.
Quasiment tous les jeunes (95%) interrogé·e·s dans notre étude ont rapporté être inscrit·e·s sur au moins un réseau social. Bien que l’application de messagerie instantanée WhatsApp ait été interdite au moins de 16 ans en 2018, quasiment la totalité des jeunes (96%) utilisent cette application pour communiquer.
De manière générale, le point positif d’Internet le plus souvent rapporté par les jeunes est la communication avec les ami·e·s (55%) suivi de près par l’accès rapide aux informations (54%) et écouter de la musique (46%). Du point de vue des parents, les trois points positifs rapportés concernaient l’accès rapide aux informations, la communication avec la famille et la connexion au monde entier, la communication avec les ami·e·s arrivant seulement en quatrième position.
Dans notre étude, un nombre relativement important (35%) de jeunes rapportent avoir déjà reçu une image à caractère sexuel sans l’avoir sollicitée. Sans différence entre les filles et les garçons, 7% des jeunes ont déjà envoyé leur propre image. Au total, 5% des jeunes de notre étude ont déjà partagé une image à caractère sexuel d’une autre personne sans son consentement.
Pour les jeux free-to-play qui sont des jeux gratuits dans lesquels il est possible de payer à un moment donné pour avancer ou améliorer le jeu, 66% des jeunes interrogé·e·s dans le cadre de notre étude ont rapporté avoir joué à ce type de jeux au cours des 12 derniers mois. Environ 23% des jeunes de notre étude ont rapporté avoir déjà dépensé de l’argent réel pour acheter une loot box.
Le nombre d’utilisateurs·trices problématiques d’Internet n’a quasiment pas évolué en 8 ans passant de 11.7% en 2012 à 11.2% en 2020, alors qu’il y a eu une augmentation et une généralisation significatives des appareils permettant d’être connecté·e. La limite des deux heures d’écran par jour est largement dépassée et une limite de 4 heures par jour semble être plus en concordance avec les besoins actuels des jeunes.
Les jeunes ont intégré Internet dans leur quotidien, mais semblent, pour la grande majorité, le gérer sans problème. Il s’agirait également de déterminer si les questions utilisées dans le cadre des outils à disposition pour évaluer un usage excessif sont adaptées aux jeunes et à la société actuelle. En effet, cette étude a démontré un écart entre ces évaluations et la perception des jeunes sur leur propre utilisation signifiant, possiblement, que les jeunes considèrent un usage excessif d’une autre manière ou sur d’autres éléments.
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Création de la notice
01/12/2020 10:58
Dernière modification de la notice
21/11/2022 9:18
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