L’enquête CARE (Capacités, Aides et REssources des seniors, DREES 2015) a délivré ses
premiers résultats (Brunel & Carrère, 2017). Ils semblent donner raison à ceux qui vont à
l’encontre des prévisions alarmantes sur une explosion de la « dépendance » (Capuano, 2018).
En effet, depuis l’enquête HSM de 2008, la dépendance est restée à peu près stable, malgré la
progression de l’espérance de vie et le vieillissement global de la population. Rien ne semble
donc annoncer un dérapage budgétaire de la future cinquième branche de la sécurité sociale.
Face à cette vision optimiste, il convient toutefois de rappeler que la génération du baby-
boom n’est pas encore arrivée à l’âge de la dépendance et que l’augmentation annoncée de la
dépendance ne repose pas tant sur l’allongement de l’espérance de vie que sur l’arrivée à
l’âge de la dépendance de générations particulièrement nombreuses (Delbès et Gaymu, 2003 ;
Caradec, 2007 ; Gaymu, Ekamper et Beets, 2007 ; Gaymu et al., 2008 ; Renaut, 2011).
Ces mêmes études démographiques prévoient l’augmentation de la proportion des femmes
dépendantes vivant en couple. Le besoin d’aidants masculins croîtra par conséquent plus vite
que le nombre de personnes dépendantes. Ces évolutions posent les questions suivantes : les
hommes prendront-ils leurs responsabilités lorsque leur compagne entrera dans la
dépendance : s’engageront-ils effectivement dans l’aide ?