Le présent ouvrage rappelle une évidence : nous provenons de la terre et nous y retournerons un jour. Entre le début et la fin, il y a le temps de l’existence humaine, une vie sur la Terre avec d’autres humains et non-humains, une vie parmi d’autres vivants et non-vivants. Les concepts ébauchés par les sciences naturelles – la cosmologie, la biologie, l’écologie, les sciences du Système Terre – nous apprennent que nous sommes issus de la nature et que nous en faisons partie. Toutefois, nous avons de la peine à y croire, parce que nous ne savons plus vraiment ce que cela veut dire concrètement, au sein même de notre vie. Éloigné plus que jamais de la nature, nous éprouvons désormais de la difficulté à ressentir et à vivre notre appartenance au monde naturel, à ce monde qui nous précède dans l’histoire du vivant et de la Terre et qui nous survivra après notre mort.
À partir d’une prise de conscience de sa propre mortalité, la réflexion initiée dans ce livre s’efforce de retourner à l’amont de la démarche scientifique, là où s’éprouve – dans son propre corps – notre lien charnel à la nature. Elle invite à penser les conditions d’une écologie subjective, en première personne, complémentaire à la connaissance scientifique. Ces conditions sont celles qui permettent à chacun d’entre nous de comprendre, dans son for intérieur, l’expérience que nous vivons en relation avec les animaux, le vivant, la Terre ou l’Univers. Elles portent au jour la provenance et la finalité cosmiques de notre existence et de notre humanité. Elles sont, autrement dit, constitutives d’une conscience cosmique au fondement de l’écologie en première personne.