Contexte :
Le choix de l’abord chirurgical pour une révision de prothèse totale de genou est primordial
afin de permettre une bonne procédure chirurgicale.
Différentes voies abords sont réalisables comme la voie para-patellaire médiale
conventionnelle, la voie subvastus, la voie midvastus, les plasties du quadriceps (VY-
turndown, Insalls VY-turndown et quadriceps snip) ainsi que l’ostéotomie de la tubérosité
tibiale.
L’objectif est de démontrer que l’approche midvastus n’est pas inférieure à la voie para-
patellaire médiale pour des opérations de révision de prothèse totale de genou.
Méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective, observationnelle, comparative, monocentrique et mono-
opérateur, qui compare 43 patients majeurs opérés par voie midvastus par rapport à un groupe
contrôle de 75 patients opérés par voie para-patellaire médiale au Centre hospitalier
universitaire vaudois entre 2016 et 2020 avec un recul minimum de 6 mois
Les critères d’exclusions étaient une cause infectieuse comme étiologie de la révision de
prothèse totale de genou, ainsi que les patients ayant bénéficié d’une prothèse de révision
différente du type Legacy® Constrained Condylar Knee.
Les données du dossier médical ont permis de relever les données démographiques,
l’évolution de la mobilité du genou, les complications peropératoire, l’anémie postopératoire
nécessitant la transfusion de culots érythrocytaires, ainsi que les reprises chirurgicales.
Les clichés radiographiques ont été analysé afin de mesurer la hauteur rotulienne avec les
rapports Insall-Salvati, Caton-Deschamps, Blackburne, et documenter des complications
comme des fractures.
Résultats :
Les caractéristiques démographiques préopératoires des patients telles que l’âge, le sexe, le
score ASA, le BMI, le diabète et le côté opéré, étaient similaires dans les deux groupes.
Le nombre de fumeurs était significativement plus élevé dans le groupe para-patellaire médial
par rapport au groupe midvastus.
Concernant la mobilité du genou, les amplitudes ne montraient aucune différence
statistiquement significative entre les deux groupes. De plus, il n’était pas possible de conclure
à une équivalence ou une différence du taux de déficit d’extension entre les deux groupes.
La hauteur rotulienne préopératoire et postopératoire mesurée avec le rapport Insall-Salvati
était similaire dans les deux séries. Le rapport Caton-Deschamps préopératoire n’était ni
équivalent ni différent, tandis qu’il était significativement plus élevé dans le groupe para-
patellaire médial en postopératoire. Le rapport Blackburne-Peel préopératoire était équivalent
dans les deux séries mais il n’a pas été possible de conclure à une équivalence ou une
différence en postopératoire.
Au cours de l’intervention chirurgicale, le taux de fracture peropératoire était plus important
dans le groupe midvastus avec 5 fractures contre aucune dans le groupe para-patellaire
médial.
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En ce qui concerne le taux d’anémie postopératoire, il n’était pas possible de conclure à une
équivalence ou une différence.
Le taux de reprises chirurgicales était plus important dans le groupe para-patellaire médial
avec 11 reprises contre 3 dans le groupe midvastus.
Conclusion :
D’après les résultats cliniques et radiologiques, l’approche midvastus n’est pas inférieure à
l’approche para-patellaire médial.
Elle est une bonne alternative pour l'exposition chirurgicale dans certaines révisions de PTG.
Le taux de fractures peropératoires était plus élevé dans le groupe midvastus, tandis que le
taux de reprises chirurgicales était plus important dans le groupe para-patellaire médial.
Néanmoins, il faut tenir compte du taux de fumeur et de reprises itératives plus important dans
le groupe para-patellaire médial, qui représentent des facteurs de risque de reprise
chirurgicale.