Le cancer du poumon représente l’une des néoplasies malignes les plus fréquentes, engendrant un taux de mortalité très important à travers le monde. Le carcinome épidermoïde, qui constitue environ un tiers des cancers non à petites cellules, ne possède pas encore de classification universellement reconnue. Cette dernière permettrait une stratification pronostique plus robuste et une prise en charge mieux différenciée en permettant d’ajuster les options thérapeutiques au potentiel d’agressivité tumorale.
De nouveaux paramètres histologiques ont été récemment étudiés, notamment le bourgeonnement tumoral, qui est un facteur pronostique indépendant établi dans l’adénocarcinome colorectal et dont l’importance augmente dans d'autres cancers solides, ce qui en fait un candidat à l'inclusion dans les schémas de classification des tumeurs. Il s’agit de petits groupes de cellules tumorales isolées (1 à 4 cellules) se détachant de la masse principale et infiltrant le tissu alentour, et qu’il est possible de quantifier. La présence d’un grand nombre de bourgeons prédit un comportement défavorable et demande une attitude plus agressive dans la conduite thérapeutique.
Nous avons cherché à comparer le degré de bourgeonnement entre les biopsies préopératoires et les pièces de résection sur des coupes histologiques de carcinome épidermoïde pulmonaire et à mesurer la variabilité interobservateur dans l’évaluation morphologique de ce paramètre. Une cohorte rétrospective de 249 patients ayant subi une résection primaire pour un carcinome épidermoïde pulmonaire à Berne (N=136) et à Lausanne (N=113) a été analysée par deux pathologistes experts. Les résultats ont été corrélés avec les paramètres clinico-pathologiques et la survie.
Le nombre absolu de bourgeons et le score de bourgeonnement étaient similaires lorsque l'on a comparé le front d’invasion de la tumeur et la zone intratumorale mais significativement différents du score obtenu dans le tissu biopsique. Nous avons démontré une corrélation significative entre le degré de bourgeonnement et le stade, les métastases ganglionnaires et à distance, mais pas la survie globale. Nous avons également pu mettre en évidence des défis inhérents à la méthodologie de comptage dans le poumon, en proposant une classification des difficultés menant aux divergences.
En conclusion, nous avons pu confirmer que la catégorisation du bourgeonnement tumoral est un facteur morphologique reproductible dans le carcinome épidermoïde pulmonaire, tout en dévoilant les limites de l’utilisation de la biopsie préopératoire pour établir un score de bourgeonnement global représentatif de l’ensemble de la tumeur réséquée. Ce travail a permis de renforcer l’intérêt de ce paramètre, de mettre en lumière la nécessité de lever les ambiguïtés sur la méthodologie de comptage et encourage la conduite d’études ultérieures afin de valider son impact pronostique.
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Grading lung squamous cell carcinoma (LUSC) is controversial and not universally accepted. The histomorphologic feature of tumor budding (TB) is an established independent prognostic factor in colorectal cancer, and its importance is growing in other solid cancers, making it a candidate for inclusion in tumor grading schemes. We aimed to compare TB between preoperative biopsies and resection specimens in pulmonary squamous cell carcinoma and assess interobserver variability. A retrospective cohort of 249 consecutive patients primarily resected with LUSC in Bern (2000-2013, n ¼ 136) and Lausanne (2005-2020, n ¼ 113) with available preoperative biopsies was analyzed for TB and additional histomorphologic parameters, such as spread through airspaces and desmoplasia, by 2 expert pathologists (M.M., C.N.). Results were correlated with clinicopathologic parameters and survival. In resection specimens, peritumoral budding (PTB) score was low (0-4 buds/0.785 mm2) in 47.6%, intermediate (5-9 buds/0.785 mm2) in 27.4%, and high (:::10 buds/0.785 mm2) in 25% of cases (median bud count, 5; IQR, 0-26). Both the absolute number of buds and TB score were similar when comparing tumor edge and intratumoral zone (P ¼ .192) but significantly different from the score obtained in the biopsy (P < .001). Interobserver variability was moderate, regardless of score location (Cohen kappa, 0.59). The discrepant cases were reassessed, and consensus was reached in all cases with identification of causes of discordance. TB score was significantly associated with stage (P ¼ .002), presence of lymph node (P ¼ .033), and distant metastases (P ¼ .020), without significant correlation with overall survival, tumor size, or pleural invasion. Desmoplasia was significantly associated with higher PTB (P < .001). Spread through airspaces was present in 34% and associated with lower PTB (P < .001). To conclude, despite confirming TB as a reproducible factor in LUSC, we