Cette contribution relève le paradoxe entre l'image d'éducateur des pauvres qui demeure étroitement liée à Johann Heinrich Pestalozzi et le fait que les pensionnaires des instituts d'éducation qu'il dirigea à Berthoud et à Yverdon furent principalement des enfants issus des milieux privilégiés. L'intérêt manifesté par les parents de l'élite en faveur de la méthode Pestalozzi est étudié sur la base des textes rédigés par le pédagogue zurichois, de la correspondance échangée avec les parents ainsi que des écrits personnels (journaux, journaux de voyage et autobiographies) conservés dans les fonds d'archives des grandes familles de Suisse romande.