Influence du diagnostic psychiatrique et du type de contrainte utilisée sur la perception subjective de la contrainte
Details
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State: Public
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Serval ID
serval:BIB_CFCECF8DDE5C
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
Influence du diagnostic psychiatrique et du type de contrainte utilisée sur la perception subjective de la contrainte
Director(s)
BONSACK C.
Codirector(s)
GOLAY P.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2023
Language
french
Number of pages
25
Abstract
Introduction : La perception de la contrainte en psychiatrie, qui est le sentiment subjectif du patient d’être contraint à des soins, est associée à une série d’effets délétère notamment sur la satisfaction des soins et sur la santé du patient. L’utilisation de contraintes met en conflit le droit à l’autonomie du patient et le devoir de bienfaisance du soignant. Se pose alors la question de la nécessité et de l’efficacité de ces méthodes de contraintes. La perception de contrainte est une variable complexe influencée par de nombreux facteurs. Le but de cette étude est de mettre en lumière dans un premier temps, l’influence du diagnostic psychiatrique sur la perception de la contrainte des patients ainsi que sur la fréquence d’utilisation des méthodes de contraintes. Dans un deuxième temps, le but de cette étude est de déterminer l’influence du type de contrainte utilisée sur la perception de la contrainte.
Matériel et méthode : 230 patients ont été recrutés de manière indépendante à leur statut médico-légal et sur base volontaire entre mars 2020 et juin 2022 dans 6 centres psychiatriques de Suisse romande. Les critères d’inclusion sont un âge entre 18 et 65 ans, avoir été hospitalisé entre 7 et 15 jours ainsi que maîtriser suffisamment le français pour pouvoir remplir le questionnaire. Les patients diagnostiqués de démence (F00-F09) ainsi que les patients diagnostiqués de retard mental (F70-F79) ont été exclus de l’étude.
Résultat : Le statut d’hospitalisation involontaire était le facteur le plus fortement associé à une perception de contrainte élevée (p < 0.001), la perception de contrainte était doublée par rapport aux patient hospitalisés sur base volontaire. L’hospitalisation involontaire était associée de manière disproportionnelle au diagnostic des patients. Plus de 50% des patients diagnostiqués de schizophrénie (F20-F29) et de troubles liés à l’utilisation des drogues (F11- F19) étaient hospitalisés involontairement contre de moins de 10% chez les patients souffrant d’un trouble de l’humeur dépressifs (F32-F39). En comparant les différents diagnostics entre eux, le diagnostic de trouble de l’humeur de type manie (F30-F31) était associé à une moyenne de perception de contrainte significativement augmentée (F (1,226) = 4.890 p = 0.028), alors que le diagnostic troubles d’abus de substance (F10-F19) était associé à une moyenne de perception de contrainte significativement diminuée (F (1,226) = 22.218 p = 0.002). Ces effets n'étaient cependant pas conservés de manière indépendante au statut d’hospitalisation. L’utilisation de la méthode de contrainte « médication sans consentement » était associée à une augmentation significative (p = 0.003) de la perception de la contrainte, et ce, de manière indépendante au statut d’hospitalisation.
Conclusion : Cette étude a permis l’identification de groupes de patients psychiatriques avec une perception de contrainte particulièrement sévère: les patients hospitalisés involontairement, les patients diagnostiqués de troubles de l’humeur de type manie ainsi que les patients ayant subi une médication sans consentement. Cette identification est particulièrement importante en clinique afin de pouvoir cibler des interventions permettant de diminuer la contrainte perçue chez ces patients. Celles-ci permettraient ainsi de réduire les effets délétères engendrés sur la satisfaction des soins et la santé des patients.
Matériel et méthode : 230 patients ont été recrutés de manière indépendante à leur statut médico-légal et sur base volontaire entre mars 2020 et juin 2022 dans 6 centres psychiatriques de Suisse romande. Les critères d’inclusion sont un âge entre 18 et 65 ans, avoir été hospitalisé entre 7 et 15 jours ainsi que maîtriser suffisamment le français pour pouvoir remplir le questionnaire. Les patients diagnostiqués de démence (F00-F09) ainsi que les patients diagnostiqués de retard mental (F70-F79) ont été exclus de l’étude.
Résultat : Le statut d’hospitalisation involontaire était le facteur le plus fortement associé à une perception de contrainte élevée (p < 0.001), la perception de contrainte était doublée par rapport aux patient hospitalisés sur base volontaire. L’hospitalisation involontaire était associée de manière disproportionnelle au diagnostic des patients. Plus de 50% des patients diagnostiqués de schizophrénie (F20-F29) et de troubles liés à l’utilisation des drogues (F11- F19) étaient hospitalisés involontairement contre de moins de 10% chez les patients souffrant d’un trouble de l’humeur dépressifs (F32-F39). En comparant les différents diagnostics entre eux, le diagnostic de trouble de l’humeur de type manie (F30-F31) était associé à une moyenne de perception de contrainte significativement augmentée (F (1,226) = 4.890 p = 0.028), alors que le diagnostic troubles d’abus de substance (F10-F19) était associé à une moyenne de perception de contrainte significativement diminuée (F (1,226) = 22.218 p = 0.002). Ces effets n'étaient cependant pas conservés de manière indépendante au statut d’hospitalisation. L’utilisation de la méthode de contrainte « médication sans consentement » était associée à une augmentation significative (p = 0.003) de la perception de la contrainte, et ce, de manière indépendante au statut d’hospitalisation.
Conclusion : Cette étude a permis l’identification de groupes de patients psychiatriques avec une perception de contrainte particulièrement sévère: les patients hospitalisés involontairement, les patients diagnostiqués de troubles de l’humeur de type manie ainsi que les patients ayant subi une médication sans consentement. Cette identification est particulièrement importante en clinique afin de pouvoir cibler des interventions permettant de diminuer la contrainte perçue chez ces patients. Celles-ci permettraient ainsi de réduire les effets délétères engendrés sur la satisfaction des soins et la santé des patients.
Keywords
hospitalisation psychiatrique, diagnostic psychiatrique, hospitalisation involontaire, contrainte formelle, contrainte perçue
Create date
14/08/2024 14:25
Last modification date
15/08/2024 7:22