Contexte
La population sourde présente un risque accru de rencontrer des difficultés d’accès aux soins (1). Dans le but de remédier au mieux à ces inégalités, une consultation générale de gynécologie-obstétrique spécifiquement destinée aux patientes sourdes a été créée à la maternité du CHUV en 2011.
Buts
1. Établir un état des lieux de la consultation gynécologique-obstétrique destinée aux femmes sourdes et malentendantes au CHUV.
2. Interroger des patientes sourdes concernant leurs avis, leurs besoins et d’éventuelles pistes d’amélioration dans le contexte de la maternité du CHUV.
Méthode
Ce travail est basé sur des méthodes qualitatives, tant en ce qui concerne le recueil des données que leur interprétation. Les données ont été récoltées via des entretiens semi- directifs : 3 avec les intervenantes de la consultation et 7 avec des patientes. Les critères d’exclusion de participation aux entretiens ont été les suivants: être allophone et analphabète pour le français écrit ainsi qu’avoir une connaissance de la LSF très lacunaire. Les entretiens ont été proposés à 16 patientes.
Résultats
Les patientes se sont montrées satisfaites de la prise en charge à la consultation, notamment en raison de l’utilisation de la langue des signes et de la sensibilisation des intervenantes à la surdité. Ainsi, les pratiques de la consultation facilitent la communication et donc l’accès aux soins. Cependant, les contacts à distance, pour fixer un rendez-vous en urgence par exemple, dépendent d’une seule personne de référence, ce qui s’avère problématique à long terme. De plus, les patientes rapportent avoir parfois rencontré des difficultés de communication à la maternité, en dehors du cadre de la consultation.
Discussion et Conclusion
Ce travail a permis de mettre en lumière quelques pistes d’amélioration telles que la mise en place de dispositifs matériels d’aide à la communication ainsi que d’une sensibilisation du personnel hospitalier à la surdité et à l’utilisation de la langue des signes. Il est également indispensable d’augmenter le nombre de professionnel·le·s communiquant en langue des signes.