L’évaluation par les pairs est une méthode d’évaluation qui, malgré sa popularité importante, n’a pas encore été suffisamment étudiée que pour pouvoir identifier les meilleures pratiques qui y sont associées (Kollar & Fisher, 2010). Un aspect essentiel et pourtant peu investigué est la nature sociale de l’évaluation par les pairs (van Gennip, Segers & Tillema, 2010). Les élèves et étudiants sont généralement conscients de la dimension sociale de l’évaluation par les pairs et ont certaines préoccupations en lien avec celle-ci. Ils craignent par exemple ne pas avoir suffisamment de compétences pour évaluer leurs pairs ou se sentent mal à l’aise à l’idée qu’un pair lise leur travail (ex. Wilson, Diao & Huang., 2015). Il est possible de créer un environnement propice et sécurisant qui permet de rassurer les étudiants (ex. Rotsaert, 2016). Toutefois, pour que les enseignants qui pratiquent l’évaluation par les pairs réfléchissent à la mise en place de leur dispositif en tenant compte du bien-être des élèves, il faut d’abord qu’ils aient conscience des potentiels problèmes liés à la nature sociale de cette forme d’évaluation. Est-ce le cas ? À notre connaissance, une seule étude s’est penchée sur cette question. Il ressort de cette étude que les enseignants du secondaire en Flandre ont une conscience modérée des craintes des élèves (Rotsaert, Panadero et Schellens, 2018). Le but de notre contribution, qui s’inscrit dans le premier axe du colloque, a pour objectif d’étendre les résultats de l’étude de Rotsaert et ses collègues (2018) en explorant les conceptions d’enseignants du primaire et du secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles. À cette fin, nous avons traduit en français le questionnaire utilisé par Rotsaert et ses collègues (2018). D’ici fin novembre, nous récolterons les réponses de plusieurs centaines d’enseignants à ce questionnaire.