Cette étude rétrospective a pour but d’étudier la valeur du CT-scan dans l’évaluation initiale des traumatismes pénétrants du tronc. De nos jours, l’utilisation du CT-scan aux Urgences est très répandue et son utilité pour évaluer les blessures pénétrantes en comparaison aux explorations chirurgicales nous intéresse particulièrement. Nous nous sommes également intéressés à la capacité du CT-scan d’écarter la présence de lésions internes sévères nécessitant une intervention.
Pour ce faire, nous nous sommes basés sur le registre de la filière trauma du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) sur une période de huit ans. Nous avons tout d’abord sélectionné les patients du registre en fonction du type de lésions (pénétrantes) et de leurs localisations pour nous concentrer secondairement sur leur prise en charge par CT-scan et/ou interventionnelle (chirurgicale ou radiologique). Nous nous sommes ensuite spécifiquement penchés sur les découvertes faites au CT-scan et/ou au bloc opératoire et sur leurs différences entre les patients ayant eu ou non un CT-scan.
Les résultats ont montré que, de manière globale dans notre centre, une prise en charge par CT-scan ne diminue pas le taux d’interventions non-thérapeutiques en comparaison avec les patients n’ayant pas eu de CT-scan. Cependant, le taux très élevé des interventions thérapeutiques dans les deux groupes (environ 90%) suggère que notre algorithme de prise en charge (1) concernant les blessures pénétrantes abdominales est très performant. La plupart des résultats relevant de notre étude peut être en partie ou totalement expliquée par ce dernier.
Nous avons également constaté dans cette étude que contrairement à la majorité des études, la prise en charge par CT-scan augmente le délai entre l’admission aux Urgences et la prise en charge interventionnelle. La prise en charge par CT-scan n’améliore pas la mortalité ni la durée moyenne de séjour hospitalier et aux Urgences.