Le diable au sabbat. Littérature démonologique et sorcellerie (1440-1460)
Details
Serval ID
serval:BIB_A20EC2D58567
Type
PhD thesis: a PhD thesis.
Collection
Publications
Institution
Title
Le diable au sabbat. Littérature démonologique et sorcellerie (1440-1460)
Director(s)
Paravicini Bagliani A.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Publication state
Accepted
Issued date
2008
Language
french
Number of pages
585
Notes
2 vol.
Abstract
Cette thèse de doctorat, dirigée par le Professeur Agostino Paravicini Bagliani, a été
soutenue en septembre 2008 à la Faculté des lettres de l'Université de Lausanne.
Elle est centrée sur l'analyse thématique de plusieurs traités de démonologie encore
inédits, parmi lesquels :
- un texte anonyme connu sous le titre « La Vauderye de Lyonois en brief » (1430-1450?)
- le Tractatus contra invocatores demonum, du théologien dominicain Jean Vinet (c.1450)
- le Flagellum hereticorum fascinariorum du dominicain Nicolas Jacquier (1458)
- le Flagellum maleficorum de Pierre Mamoris, professeur de théologie à Poitiers (avant
1462).
Ces textes s'inscrivent dans le contexte du début des chasses aux sorcières : dès les années
1420, dans l'arc alpin occidental (Suisse, Savoie, Dauphiné, Italie du Nord), les tribunaux
commence à poursuivre des groupes d'individus soupçonnés de sorcellerie démoniaque. Cette
répression se base sur une nouvelle croyance, le 'sabbat des sorcières' : on commence à croire
que des sectes hérétiques se réunissent de nuit pour adorer le diable et copuler avec lui,
festoyer en mangeant des nouveaux-nés et préparer des maléfices afin de nuire à la société
chrétienne.
Des écrits de différente nature décrivent les méfaits des sorcières et tentent d'expliquer la
possibilité et la réalité de leurs actes afin de donner aux tribunaux d'inquisition ou aux
justices séculières un cadre d'action acceptable. Ces traités de démonologie, qui prennent leur
essor au milieu du XVe siècle, ne proposent pas seulement une réflexion sur le sabbat
démoniaque. Ils s'efforcent de rassembler tout le savoir relatif au diable et aux démons et à
leur pouvoir d'action sur le monde et sur les êtres humains. Ils examinent les relations
possibles entre les démons et les hommes dans le cadre de la sorcellerie, de la magie ou de la
possession. Ils indiquent aussi les moyens de se protéger des attaques démoniaques.
Cette littérature est principalement l'oeuvre d'intellectuels, qu'il s'agisse de théologiens,
d'inquisiteurs ou de juristes. Au XVe siècle, ces démonologues, experts dans la 'science des
démons', cherchent à insérer la croyance au sabbat dans le cadre traditionnel de la
démonologie chrétienne. Pour cela, ils doivent la redéfinir en fonction des nouvelles questions
apportées par cette croyance. Les traités démonologiques sont à la fois des synthèses et des
oeuvres de rupture. L'argumentation de leurs auteurs se veut rationnelle : elle emploie les
outils du raisonnement scolastique et de la logique. Elle s'appuie sur les textes de la Bible, des
Pères de l'Eglise et des théologiens scolastiques ou encore sur des récits littéraires ou
exemplaires. Elle recourt également à l'expérience judiciaire et à différents témoignages. Les
traités sont le produit d'une méthode intellectuelle pensée comme scientifique par les
médiévaux.
Les textes retenus dans cette étude anticipent d'une trentaine d'années le contenu du
fameux Marteau des sorcières (1486), considéré à tort comme le premier traité du genre. Les
questionnements et les démonstrations que propose Heinrich Institoris sont déjà très présents
dans les traités antérieurs et encore inédits. Le propos de la thèse est donc de démontrer
l'intérêt de ces oeuvres pour la compréhension générale du phénomène des chasses aux
sorcières. Leur émergence au début du XVe siècle est en grande partie due à certains
développements de la démonologie chrétienne, qui a contribué à l'apparition du sabbat des
sorcières.
soutenue en septembre 2008 à la Faculté des lettres de l'Université de Lausanne.
Elle est centrée sur l'analyse thématique de plusieurs traités de démonologie encore
inédits, parmi lesquels :
- un texte anonyme connu sous le titre « La Vauderye de Lyonois en brief » (1430-1450?)
- le Tractatus contra invocatores demonum, du théologien dominicain Jean Vinet (c.1450)
- le Flagellum hereticorum fascinariorum du dominicain Nicolas Jacquier (1458)
- le Flagellum maleficorum de Pierre Mamoris, professeur de théologie à Poitiers (avant
1462).
Ces textes s'inscrivent dans le contexte du début des chasses aux sorcières : dès les années
1420, dans l'arc alpin occidental (Suisse, Savoie, Dauphiné, Italie du Nord), les tribunaux
commence à poursuivre des groupes d'individus soupçonnés de sorcellerie démoniaque. Cette
répression se base sur une nouvelle croyance, le 'sabbat des sorcières' : on commence à croire
que des sectes hérétiques se réunissent de nuit pour adorer le diable et copuler avec lui,
festoyer en mangeant des nouveaux-nés et préparer des maléfices afin de nuire à la société
chrétienne.
Des écrits de différente nature décrivent les méfaits des sorcières et tentent d'expliquer la
possibilité et la réalité de leurs actes afin de donner aux tribunaux d'inquisition ou aux
justices séculières un cadre d'action acceptable. Ces traités de démonologie, qui prennent leur
essor au milieu du XVe siècle, ne proposent pas seulement une réflexion sur le sabbat
démoniaque. Ils s'efforcent de rassembler tout le savoir relatif au diable et aux démons et à
leur pouvoir d'action sur le monde et sur les êtres humains. Ils examinent les relations
possibles entre les démons et les hommes dans le cadre de la sorcellerie, de la magie ou de la
possession. Ils indiquent aussi les moyens de se protéger des attaques démoniaques.
Cette littérature est principalement l'oeuvre d'intellectuels, qu'il s'agisse de théologiens,
d'inquisiteurs ou de juristes. Au XVe siècle, ces démonologues, experts dans la 'science des
démons', cherchent à insérer la croyance au sabbat dans le cadre traditionnel de la
démonologie chrétienne. Pour cela, ils doivent la redéfinir en fonction des nouvelles questions
apportées par cette croyance. Les traités démonologiques sont à la fois des synthèses et des
oeuvres de rupture. L'argumentation de leurs auteurs se veut rationnelle : elle emploie les
outils du raisonnement scolastique et de la logique. Elle s'appuie sur les textes de la Bible, des
Pères de l'Eglise et des théologiens scolastiques ou encore sur des récits littéraires ou
exemplaires. Elle recourt également à l'expérience judiciaire et à différents témoignages. Les
traités sont le produit d'une méthode intellectuelle pensée comme scientifique par les
médiévaux.
Les textes retenus dans cette étude anticipent d'une trentaine d'années le contenu du
fameux Marteau des sorcières (1486), considéré à tort comme le premier traité du genre. Les
questionnements et les démonstrations que propose Heinrich Institoris sont déjà très présents
dans les traités antérieurs et encore inédits. Le propos de la thèse est donc de démontrer
l'intérêt de ces oeuvres pour la compréhension générale du phénomène des chasses aux
sorcières. Leur émergence au début du XVe siècle est en grande partie due à certains
développements de la démonologie chrétienne, qui a contribué à l'apparition du sabbat des
sorcières.
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Create date
05/11/2008 8:02
Last modification date
29/10/2020 12:29