Fun et mégaphones : les scènes punks entre marginalité et politisation. Suisse, France, RFA et RDA (1977-1982)
Details
Serval ID
serval:BIB_9B0FA2CB77BC
Type
PhD thesis: a PhD thesis.
Collection
Publications
Institution
Title
Fun et mégaphones : les scènes punks entre marginalité et politisation. Suisse, France, RFA et RDA (1977-1982)
Director(s)
Prezioso Stéfanie
Codirector(s)
Gilbert Jeremy
Institution details
Université de Lausanne, Faculté des sciences sociales et politiques
Address
Faculté des sciences sociales et politiques (SSP)
Université de Lausanne
CH-1015 Lausanne
SUISSE
Université de Lausanne
CH-1015 Lausanne
SUISSE
Publication state
Accepted
Issued date
2017
Language
french
Abstract
Cette thèse étudie l'émergence du mouvement punk dans la volonté d'inscrire ces pratiques musicales dans la situation politique et sociale d'une période marquée par une crise profonde. En effet, les années où les premiers groupes punks apparaissent dans les différents pays d'Europe continentale (1977-1982) correspondent à un moment de forte transition, avec d'une part la fin des Trente Glorieuses et ses conséquences économiques et sociales, et d'autre part un essoufflement des mobilisations nées dans les années 1960 et 70.
A travers une approche comparative, cette recherche démontre dans un premier temps le caractère hétérogène de ce mouvement. En étudiant des scènes punks au sein de villes de quatre pays (Suisse, France, RFA et RDA), il est possible de déceler de fortes différences qui s'expriment à des niveaux multiples : productions musicales et textuelles ; rapports à l'engagement politique ; participation à des collectifs ; intégration aux industries culturelles ; etc. La prise en compte des spécificités politiques et économiques locales ambitionne, dans un second temps, de comprendre la signification de ces différences. L'approche comparative permet en effet de dégager des traits dominants au sein des scènes, parfois communs à plusieurs d'entre elles.
A travers cette mise en dialogue entre pratiques culturelles et situation sociale et politique, cette thèse détermine les différents points forts des significations historiques du punk et de son évolution. Qu'il s'agisse de son rapport à la crise, de son insertion au sein de l'espace urbain ou encore de sa dimension conflictuelle, le punk ne peut être réduit à une vision homogène, confinant sa subversion à un plan uniquement symbolique, comme c'est souvent le cas dans la littérature actuelle. Le punk constitue au contraire un objet de tensions entre différentes tendances, convoquant autant des logiques d'expérimentation esthétique que la participation à des mobilisations sociales plus larges. Cette thèse offre ainsi une meilleure connaissance du mouvement punk en tant que tel dans quatre différents pays, mais au-delà elle avance également des analyses fortes, tant en ce qui concerne les formes de politisation des mouvements musicaux récents que les processus plus larges de domination ou de contestation. Emergeant à une période charnière, le punk résonne avec les nouveaux modes de gouvernance et de luttes, marqués par l'affaiblissement de la critique sociale. L'étude historique d'un mouvement culturel comme le punk permet ainsi de mieux saisir le tournant des années 1980 et les changements sociétaux qu'il implique.
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This thesis studies the emergence of the punk movement, aiming to embed these musical practices within the political and social situation in a period of deep crisis. The year during which the first punk bands appear in continental Europe (1977-1982) are time of tough changes: on the one hand, the Trente Glorieuses era and its social and economic features came to its end; on the other, the social struggles born in the 1960s and 70s were waning.
Through a comparative approach, this study shows the heterogeneous nature of this movement. Looking at scenes coming from cities inside four countries (Switzerland, France, FRG and GDR), we can disclose strong différences at several levels: musical and textual productions; relation toward political involvement; participation in collective activities beyond the scene; intégration within the cultural industry; etc. The specific political and economic issues of each scene's environment allow us then to understand the grounds of such différences. The comparative approach identifies trends inside each single scene as well as between some of them. Through this balance between cultural practices and socio-political situation, this thesis assesses the key points of the historical meaning of punk and its development. This movement cannot be reduced to an unidimensional interprétation, limiting its subversion in a symbolic level as it is often the case in current literature. Punk experiences rather many tensions between conflicting trends regarding many key issues: relation toward the crisis; insertion with the urban space; contentious politics. It can involve schemes focussing on esthetical expérimentation, but also participâtes in broader social struggles. This thesis offers thus a better understanding of the history of the punk movement in four différent countries. But beyond, it provides significant conclusions about politicisation process of recent musical movements, as well as about broader trends of domination and contention. Being born at an historical turning point, the punk movement resonates with new types of governing and struggling in a time of weak social criticism. The historical study of a cultural movement such as punk reinforces the understanding of 1980s turning point and the social changes that it involves.
A travers une approche comparative, cette recherche démontre dans un premier temps le caractère hétérogène de ce mouvement. En étudiant des scènes punks au sein de villes de quatre pays (Suisse, France, RFA et RDA), il est possible de déceler de fortes différences qui s'expriment à des niveaux multiples : productions musicales et textuelles ; rapports à l'engagement politique ; participation à des collectifs ; intégration aux industries culturelles ; etc. La prise en compte des spécificités politiques et économiques locales ambitionne, dans un second temps, de comprendre la signification de ces différences. L'approche comparative permet en effet de dégager des traits dominants au sein des scènes, parfois communs à plusieurs d'entre elles.
A travers cette mise en dialogue entre pratiques culturelles et situation sociale et politique, cette thèse détermine les différents points forts des significations historiques du punk et de son évolution. Qu'il s'agisse de son rapport à la crise, de son insertion au sein de l'espace urbain ou encore de sa dimension conflictuelle, le punk ne peut être réduit à une vision homogène, confinant sa subversion à un plan uniquement symbolique, comme c'est souvent le cas dans la littérature actuelle. Le punk constitue au contraire un objet de tensions entre différentes tendances, convoquant autant des logiques d'expérimentation esthétique que la participation à des mobilisations sociales plus larges. Cette thèse offre ainsi une meilleure connaissance du mouvement punk en tant que tel dans quatre différents pays, mais au-delà elle avance également des analyses fortes, tant en ce qui concerne les formes de politisation des mouvements musicaux récents que les processus plus larges de domination ou de contestation. Emergeant à une période charnière, le punk résonne avec les nouveaux modes de gouvernance et de luttes, marqués par l'affaiblissement de la critique sociale. L'étude historique d'un mouvement culturel comme le punk permet ainsi de mieux saisir le tournant des années 1980 et les changements sociétaux qu'il implique.
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This thesis studies the emergence of the punk movement, aiming to embed these musical practices within the political and social situation in a period of deep crisis. The year during which the first punk bands appear in continental Europe (1977-1982) are time of tough changes: on the one hand, the Trente Glorieuses era and its social and economic features came to its end; on the other, the social struggles born in the 1960s and 70s were waning.
Through a comparative approach, this study shows the heterogeneous nature of this movement. Looking at scenes coming from cities inside four countries (Switzerland, France, FRG and GDR), we can disclose strong différences at several levels: musical and textual productions; relation toward political involvement; participation in collective activities beyond the scene; intégration within the cultural industry; etc. The specific political and economic issues of each scene's environment allow us then to understand the grounds of such différences. The comparative approach identifies trends inside each single scene as well as between some of them. Through this balance between cultural practices and socio-political situation, this thesis assesses the key points of the historical meaning of punk and its development. This movement cannot be reduced to an unidimensional interprétation, limiting its subversion in a symbolic level as it is often the case in current literature. Punk experiences rather many tensions between conflicting trends regarding many key issues: relation toward the crisis; insertion with the urban space; contentious politics. It can involve schemes focussing on esthetical expérimentation, but also participâtes in broader social struggles. This thesis offers thus a better understanding of the history of the punk movement in four différent countries. But beyond, it provides significant conclusions about politicisation process of recent musical movements, as well as about broader trends of domination and contention. Being born at an historical turning point, the punk movement resonates with new types of governing and struggling in a time of weak social criticism. The historical study of a cultural movement such as punk reinforces the understanding of 1980s turning point and the social changes that it involves.
Create date
04/04/2017 11:34
Last modification date
20/08/2019 15:02