Introduction
Une communication efficace par le chirurgien est la clé de voûte de la prise de décision partagée (SDM) au sein des soins centrés sur le patient. Ce dernier doit pouvoir comprendre facilement des notions qui ne lui sont pas familiers afin de pouvoir donner son consentement libre et éclairé et ainsi participer à la prise de décision de sa prise en charge. Le médecin doit s'assurer que le patient ait bien compris les risques et les bénéfices de la procédure planifiée et doit également avoir un impact positif sur le niveau d’anxiété du patient avant l’intervention. Le but primaire de cette étude vise à évaluer la qualité des informations transmises au patient par le chirurgien dans le cadre de la consultation préopératoire aux moyen de questionnaires remplis par le patient et le chirurgien.. Le but secondaire recherche une variation du niveau d’anxiété du patient entre pre et post-consultation.
Méthode
58 patients ainsi que 10 chirurgiens ont été recrutés sur une période de 5 mois au sein de quatre hôpitaux de Suisse romande. Une étude prospective qualitative a été menée au moyen de questionnaires remplis respectivement par patient et chirurgien à l'issue d'une consultation préopératoire élective. Ce questionnaire couvre 5 aspects fondamentaux lors d'une procédure préopératoire : le dialogue médecin/patient, les outils de communications, l'empathie de la part du médecin, le degré d’appréhension du patient ainsi qu'une évaluation globale de la consultation. Ces données ont ensuite été interprétées avec des analyses descriptives et de corrélations selon l’Echelle de Landis et Koch.
Résultats
Une divergence d’accord entre praticien et patient est présente dans 5 sur 9 des 16 questions. Il n’y a pas d’accord concernant la clarté des informations sur les bénéfices et risques de l’intervention. Selon les patients, le médecin n’a pas vérifié leur compréhension dans le 48.3% des consultations. Le 100% des médecins se dit empathique contre le 17% des patients affirmant l’inverse. Nous avons retrouvé une réduction significative (p= 0.009) du niveau d’appréhension après la consultation.
Conclusion
Malgré un accord soit retrouvé entre les deux parties concernant l’évaluation de la prise en charge et la communication globale, il subsiste un écart de perception sur les informations données par le chirurgien et celles perçues par le patient concernant les bénéfices et les complications de l’intervention et l’attitude empathique du praticien. Cet étude montre l’importance d’une communication efficace sur la diminution de l’appréhension de l’intervention chez les patients.