Introduction : Le Syndrome d’apnées obstructives du sommeil est un trouble du sommeil très prévalent (1) et représente un ensemble de troubles respiratoires nocturnes caractérisés par des pauses de la respiration. Actuellement, la thérapie privilégiée pour les cas sévères de SAOS est la ventilation en pression positive continue (CPAP). Cependant, pour les stades légers et modérés, l'utilisation d'une prothèse d'avancement mandibulaire (PAM) peut être envisagée en premier recours. Chaque traitement présente ses avantages et inconvénients, et la tolérance à ces deux traitements varie selon les patients.
Matériel et méthode: Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique de l’efficacité de la PAM sur notre cohorte de patient du CHUV. Nous avons extrait des données d’ordre démographiques ainsi que l’évolution de l’Index d’Apnées Hypopnées (IAH) sous traitement. Nous avons ensuite divisé notre population en trois groupes : PAM totalement efficace, PAM partiellement efficace et PAM non- efficace. Nous avons comparé l’IAH initial moyen entre ces trois groupes ainsi que l’efficacité de la prothèse en fonction de l’âge (>50 ans et <50 ans), du sexe (M vs F) et du BMI (< 25 kg/m2, entre 25 kg/m2 et 30 kg/m2 et > 30 kg/m2).
Résultats : Sur l’ensemble de notre population (n=71), l’IAH initial moyen s’élève à 28.85/h et l’IAH sous traitement par PAM descend jusqu’à 15.17/h. La PAM est totalement efficace pour 31 patients (43.66 %), partiellement efficace chez 12 patients (16.90%) et n’est pas du tout efficace pour 28 patients (39.44%). Dans le groupe totalement efficace, l’IAH de départ (ou IAH initial) de nos patients est de 24.78/h. Dans le groupe partiellement efficace, l’IAH initial est de 40.03/h et dans le groupe non-efficace l’IAH initial est de 27.69/h. Nous observons entre ces trois groupes une différence d’IAH initial statistiquement significative (p-value = 0.01). Nous calculons cette différence statistique uniquement entre le groupe totalement efficace et partiellement efficace mais pas entre les autres groupes. Nous observons une diminution plus importante de l’IAH chez nos patients âgés de plus de 50 ans VS de moins de 50 ans. En revanche nous relevons aucune différence de diminution de l’IAH en fonction du BMI (< 25 kg/m2, entre 25 et 30 kg/m2 et > 30 kg/m2) ou du sexe (M VS F).
Discussion: La PAM (protrusion mandibulaire) diminue significativement l’IAH (index d'apnées-hypopnées) initial de notre population, prouvant une certaine efficacité. Nos résultats nous montrent que nous n’arrivons pas à corréler de façon claire les patients partant d’un IAH initial bas et une meilleure réponse à la thérapie. Cette conclusion correspond partiellement à la littérature scientifique. Nous démontrons à travers ce travail que la PAM est plus efficace chez les patients de plus de 50 ans, sans différence notable selon le sexe ou le BMI. Nous suggérons que d'autres critères, comme le score d’Epworth, devraient être utilisés pour évaluer l’efficacité du traitement.