À nous faire tourner la tête ! Une étude historique des pérégrinations de la tête de Luigi Lucheni, assassin de Sissi l’Impératrice

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State: Public
Version: After imprimatur
License: Not specified
Serval ID
serval:BIB_8BF6C6E52F38
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
À nous faire tourner la tête ! Une étude historique des pérégrinations de la tête de Luigi Lucheni, assassin de Sissi l’Impératrice
Author(s)
MARRO M.
Director(s)
FAUVEL A.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2023
Language
french
Number of pages
54
Abstract
Contexte: Le 10 septembre 1885, l’anarchiste italien Luigi Lucheni poignarda à mort Sissi l’impératrice à Genève et, suite à cela, fut condamné à la prison à perpétuité. Il écrivit ensuite ses mémoires avant de s’ôter la vie en 1909. Post-mortem, le Pr. Louis Mégevand étudia son cerveau. La tête de Lucheni fut ensuite conservée 74 ans à l’institut de médecine légale de Genève. Suite à la diffusion d’un reportage sur cette tête à la télévision suisse en 1984, l’Autriche exigea sa restitution. Après près de deux années de discussions, la tête fut transportée à Vienne le 24 décembre 1985 et y fut inhumée en 2000.
Questions de recherche: Quelles sont les circonstances qui ont permis la conservation d’un reste humain historique pendant de si nombreuses années à l’abri du grand public ? Et quel est l’ampleur du phénomène des restes humains historiques dans le monde ?
Méthode: Ce travail est une étude historique. Je me suis appuyée 1) sur une exploration de la littérature scientifique et 2) sur une analyse de plusieurs corpus d’archives et documents d’époque, dont les mémoires de Luigi Lucheni. J’ai aussi essayé d’interviewer des personnes qui ont été témoins de la passation de la tête dans les années 1980. Toutefois, seul le Prof. Timothy Harding a pu me répondre.
Résultats: L’analyse des sources montre que le statut des restes humains historiques n’est étonnement toujours pas clair en 2023. A fortiori en 1898, où rien ne s’opposait à ce qu’on coupe la tête de Luigi Lucheni et qu’on la conserve. Si, les circonstances précises de la façon dont sa tête a ensuite été réclamée et donnée à l’Autriche en 1985 demandent à être éclaircies, il s’avère que l’affaire Luigi Lucheni est loin d’être un cas isolé. D’autres restes humains comme ceux de la Vénus hottentote, de Mata Hari, de Léon Gambetta etc... ont défrayé la chronique. Cet épisode s’inscrit donc dans un contexte plus large de changement de sensibilité par rapport à cette problématique. Avant 1968 les mentalités quant à la manipulation et à la conservation des restes humains étaient différentes, garder une tête (ou autre) était relativement commun dans le domaine médical et, du moins, y soulevait peu d’interrogations. Un autre aspect à prendre en compte, à mon sens, est aussi le fait que peu de gens se sont de toute façon souciés du devenir du corps de Lucheni, qui a été invisibilisé et caricaturé du fait de son statut de criminel.
Keywords
anarchisme, Lucheni, restes humains, psychiatrie, histoire
Create date
13/08/2024 16:13
Last modification date
14/08/2024 7:18
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