Projet de recherche CoviDelphi « Promotion de la santé et prévention en période de pandémie et de confinement »
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Serval ID
serval:BIB_8BB5A956E020
Type
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Collection
Publications
Institution
Title
Projet de recherche CoviDelphi « Promotion de la santé et prévention en période de pandémie et de confinement »
Institution details
Lausanne : Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté)
Address
Unisanté
Département Promotion de la Santé et Préventions
Route de Berne 113
CH ▪ 1010 Lausanne
Département Promotion de la Santé et Préventions
Route de Berne 113
CH ▪ 1010 Lausanne
Issued date
04/2021
Language
french
Number of pages
73
Abstract
La pandémie de Covid-19 et les mesures sanitaires introduites par le gouvernement suisse au
printemps 2020 pour lutter contre celle-ci ont amené à des changements importants dans le
quotidien de la population, mais aussi dans celui des professionnel-le-s de la promotion de la
santé et de la prévention (ci-après PSP). Les mesures de semi-confinement ont eu un impact
considérable sur le quotidien et les habitudes de vie des citoyen-ne-s et ont modifié leurs
comportements de santé. En raison du caractère inédit de cette situation, il existe un grand
besoin de documenter les impacts que la crise socio-sanitaire a sur la santé (biopsychosociale)
de la population et comprendre de quelle manière les professionnel-le-s de la PSP peuvent
adapter leurs pratiques afin de répondre au mieux aux défis engendrés par la crise. Dans un
contexte où les efforts de la santé publique sont avant tout centrés sur la lutte contre la
pandémie elle-même, la question se pose de savoir quelle place doit-on accorder aux autres
activités de PSP ayant trait aux maladies non-transmissibles, aux addictions et à la santé
mentale. Puisque la situation de semi-confinement rend difficile l’accès à la population et aux
différents groupes-cibles de la PSP, il s’agit en outre de comprendre comment les
professionnel-le-s peuvent adapter leurs pratiques afin de promouvoir des comportements et
des environnements favorables à la santé en temps de crise, tout en respectant les mesures
de distanciation physique.
Démarré en avril 2020 au cœur de la première vague pandémique par Unisanté à Lausanne,
le projet de recherche CoviDelphi s’est donné les principaux objectifs suivants:
1. Identifier les besoins de la population (vivant en Suisse) en matière de PSP (hormis
prévention et gestion de la maladie infectieuse) dans le contexte de la pandémie de
Covid-19 et des mesures de semi-confinement qui s’en sont suivies
2. Générer des connaissances autour des interventions de PSP utiles, pertinentes,
faisables et acceptables, nouvellement et spécifiquement mises en place dans la crise
et possiblement prometteuses
Une double méthodologie a été utilisée afin de répondre à ces objectifs, à savoir une revue de
la littérature scientifique et grise (méthode 1) et une étude par questionnaire en ligne de type
Delphi auprès d’un panel d’expert-e-s des domaines de la santé et du social de Suisse
(méthode 2). L’étude Delphi est une méthode qui vise à construire un consensus autour d’un
sujet pour lequel il existe peu de connaissances scientifiques, à partir de l’agrégation des
opinions d’expert-e-s du domaine en question. Celle-ci semblait être particulièrement
appropriée pour étudier le contexte de pandémie, marqué par le changement, la nouveauté et
le manque de connaissances scientifiques solides.
Les résultats de l’étude convergent autour du constat que la pandémie a amplifié et rendu plus
visibles certaines problématiques socio-sanitaires qui existaient cependant déjà auparavant.
Cela est notamment le cas des problèmes de santé mentale et d’isolement social, qui ont été
amplifiés par la pandémie et le semi-confinement. La crise socio-sanitaire a aussi aggravé des
problématiques d’ordre social et économique, telles que la pauvreté/précarité, le chômage, la
perte de revenu, les inégalités sociales ou les violences familiales, ayant à court ou moyen
terme une incidence sur la santé. En ce qui concerne les problématiques habituelles du champ
de la promotion de la santé et de la prévention (facteurs de risque des MNT), celles-ci restent
très importantes dans ce contexte. La pandémie a en effet eu un impact non négligeable sur
les comportements alimentaires, la pratique de l’activité physique, les consommations (tabac,
alcool, autres) et les addictions, tout en précisant que ces effets varient fortement selon les
groupes de la population et qu’ils n’ont pas toujours été négatifs.
Pour ce qui touche au deuxième objectif de la recherche, il ressort de la revue de littérature et
de l’étude Delphi que la promotion de la santé et la prévention nécessitent d’être poursuivies
dans le contexte de la pandémie, mais en s’adaptant aux exigences du nouveau contexte
sanitaire. Les expert-e-s ont souligné le besoin de disposer d’actions couvrant l’ensemble de
la population, mais avec un accent plus fort sur les groupes plus à risque (universalisme
proportionné). L’action sur les déterminants sociaux et économiques de la santé apparait dans
ce contexte encore plus importante que d’habitude. Pour communiquer avec la population, les
mass médias et les outils numériques apparaissent comme très pertinents, mais aussi les
personnes-relais et les multiplicateurs, qui permettent d’accéder aux groupes plus vulnérables
de la population ayant difficilement accès à ces nouveaux canaux (fracture numérique). Si le
recours au numérique semble être indispensable, il ressort également, du point de vue des
expert-e-s consulté-e-s un besoin de former les professionnel-le-s à un usage approprié de
ces outils. De plus, les canaux de communication nécessitent d’être adaptés en fonction des
groupes-cibles choisis.
La recherche a permis de confirmer le besoin important de coordination des activités de PSP
dans le contexte de crise socio-sanitaire. Le fonctionnement du système fédéraliste suisse a
certes offert une grande flexibilité et autonomie aux acteurs, qui ont pu mettre rapidement en
place des nouvelles pratiques, mais le manque de coordination a aussi engendré de
l’incertitude pour les acteurs et un certain éclatement des actions. Les expert-e-s ont tout-e-s
affirmé le besoin d’une plus forte coordination des actions de PSP dans ce contexte. Les
données récoltées montrent que les acteurs du domaine de la PSP ont fait preuve d’innovation,
en adaptant leurs pratiques au nouveau contexte et en développant des nouvelles mesures
lorsque cela était nécessaire. Les pratiques des acteurs de terrain sont restées centrées sur
les facteurs de risque de MNT. Cependant, des mesures ciblant plus spécifiquement la santé
mentale, l’isolement et différents problématiques socioéconomiques ont également été
renforcées ou ont vu le jour dans ce contexte. Sur le long terme, ces nouvelles pratiques
contribueront à renforcer le plaidoyer et l’action de la PSP en faveur des déterminants sociaux
de la santé et de politiques de santé publique intersectorielles. L’action sur les conditions de
vie matérielles et environnementales des individus apparait comme centrale dans ce contexte.
printemps 2020 pour lutter contre celle-ci ont amené à des changements importants dans le
quotidien de la population, mais aussi dans celui des professionnel-le-s de la promotion de la
santé et de la prévention (ci-après PSP). Les mesures de semi-confinement ont eu un impact
considérable sur le quotidien et les habitudes de vie des citoyen-ne-s et ont modifié leurs
comportements de santé. En raison du caractère inédit de cette situation, il existe un grand
besoin de documenter les impacts que la crise socio-sanitaire a sur la santé (biopsychosociale)
de la population et comprendre de quelle manière les professionnel-le-s de la PSP peuvent
adapter leurs pratiques afin de répondre au mieux aux défis engendrés par la crise. Dans un
contexte où les efforts de la santé publique sont avant tout centrés sur la lutte contre la
pandémie elle-même, la question se pose de savoir quelle place doit-on accorder aux autres
activités de PSP ayant trait aux maladies non-transmissibles, aux addictions et à la santé
mentale. Puisque la situation de semi-confinement rend difficile l’accès à la population et aux
différents groupes-cibles de la PSP, il s’agit en outre de comprendre comment les
professionnel-le-s peuvent adapter leurs pratiques afin de promouvoir des comportements et
des environnements favorables à la santé en temps de crise, tout en respectant les mesures
de distanciation physique.
Démarré en avril 2020 au cœur de la première vague pandémique par Unisanté à Lausanne,
le projet de recherche CoviDelphi s’est donné les principaux objectifs suivants:
1. Identifier les besoins de la population (vivant en Suisse) en matière de PSP (hormis
prévention et gestion de la maladie infectieuse) dans le contexte de la pandémie de
Covid-19 et des mesures de semi-confinement qui s’en sont suivies
2. Générer des connaissances autour des interventions de PSP utiles, pertinentes,
faisables et acceptables, nouvellement et spécifiquement mises en place dans la crise
et possiblement prometteuses
Une double méthodologie a été utilisée afin de répondre à ces objectifs, à savoir une revue de
la littérature scientifique et grise (méthode 1) et une étude par questionnaire en ligne de type
Delphi auprès d’un panel d’expert-e-s des domaines de la santé et du social de Suisse
(méthode 2). L’étude Delphi est une méthode qui vise à construire un consensus autour d’un
sujet pour lequel il existe peu de connaissances scientifiques, à partir de l’agrégation des
opinions d’expert-e-s du domaine en question. Celle-ci semblait être particulièrement
appropriée pour étudier le contexte de pandémie, marqué par le changement, la nouveauté et
le manque de connaissances scientifiques solides.
Les résultats de l’étude convergent autour du constat que la pandémie a amplifié et rendu plus
visibles certaines problématiques socio-sanitaires qui existaient cependant déjà auparavant.
Cela est notamment le cas des problèmes de santé mentale et d’isolement social, qui ont été
amplifiés par la pandémie et le semi-confinement. La crise socio-sanitaire a aussi aggravé des
problématiques d’ordre social et économique, telles que la pauvreté/précarité, le chômage, la
perte de revenu, les inégalités sociales ou les violences familiales, ayant à court ou moyen
terme une incidence sur la santé. En ce qui concerne les problématiques habituelles du champ
de la promotion de la santé et de la prévention (facteurs de risque des MNT), celles-ci restent
très importantes dans ce contexte. La pandémie a en effet eu un impact non négligeable sur
les comportements alimentaires, la pratique de l’activité physique, les consommations (tabac,
alcool, autres) et les addictions, tout en précisant que ces effets varient fortement selon les
groupes de la population et qu’ils n’ont pas toujours été négatifs.
Pour ce qui touche au deuxième objectif de la recherche, il ressort de la revue de littérature et
de l’étude Delphi que la promotion de la santé et la prévention nécessitent d’être poursuivies
dans le contexte de la pandémie, mais en s’adaptant aux exigences du nouveau contexte
sanitaire. Les expert-e-s ont souligné le besoin de disposer d’actions couvrant l’ensemble de
la population, mais avec un accent plus fort sur les groupes plus à risque (universalisme
proportionné). L’action sur les déterminants sociaux et économiques de la santé apparait dans
ce contexte encore plus importante que d’habitude. Pour communiquer avec la population, les
mass médias et les outils numériques apparaissent comme très pertinents, mais aussi les
personnes-relais et les multiplicateurs, qui permettent d’accéder aux groupes plus vulnérables
de la population ayant difficilement accès à ces nouveaux canaux (fracture numérique). Si le
recours au numérique semble être indispensable, il ressort également, du point de vue des
expert-e-s consulté-e-s un besoin de former les professionnel-le-s à un usage approprié de
ces outils. De plus, les canaux de communication nécessitent d’être adaptés en fonction des
groupes-cibles choisis.
La recherche a permis de confirmer le besoin important de coordination des activités de PSP
dans le contexte de crise socio-sanitaire. Le fonctionnement du système fédéraliste suisse a
certes offert une grande flexibilité et autonomie aux acteurs, qui ont pu mettre rapidement en
place des nouvelles pratiques, mais le manque de coordination a aussi engendré de
l’incertitude pour les acteurs et un certain éclatement des actions. Les expert-e-s ont tout-e-s
affirmé le besoin d’une plus forte coordination des actions de PSP dans ce contexte. Les
données récoltées montrent que les acteurs du domaine de la PSP ont fait preuve d’innovation,
en adaptant leurs pratiques au nouveau contexte et en développant des nouvelles mesures
lorsque cela était nécessaire. Les pratiques des acteurs de terrain sont restées centrées sur
les facteurs de risque de MNT. Cependant, des mesures ciblant plus spécifiquement la santé
mentale, l’isolement et différents problématiques socioéconomiques ont également été
renforcées ou ont vu le jour dans ce contexte. Sur le long terme, ces nouvelles pratiques
contribueront à renforcer le plaidoyer et l’action de la PSP en faveur des déterminants sociaux
de la santé et de politiques de santé publique intersectorielles. L’action sur les conditions de
vie matérielles et environnementales des individus apparait comme centrale dans ce contexte.
Keywords
Promotion de la santé, prévention, pandémie, Covid-19
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Open Access
Yes
Create date
04/03/2022 15:16
Last modification date
24/08/2023 15:38