Insuffisance rénale aiguë sévère et administration de l'acide tranexamique lors d'une hémorragie de la délivrance survenue au CHUV : étude de cas
Details

UNIL restricted access
State: Public
Version: After imprimatur
License: Not specified
Serval ID
serval:BIB_73C06685221C
Type
A Master's thesis.
Collection
Publications
Institution
Title
Insuffisance rénale aiguë sévère et administration de l'acide tranexamique lors d'une hémorragie de la délivrance survenue au CHUV : étude de cas
Director(s)
PHAN O.
Codirector(s)
KISSLING S.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2024
Language
french
Number of pages
15
Abstract
Introduction : L’hémorragie massive du post partum (HPPM) est une complication majeure
aux conséquences potentiellement sévères. Sa prise en charge comprend l’association de
manœuvres de réanimation volémique à des interventions hémostatiques comprenant des
médications et des procédures mécaniques voire chirurgicales. L’acide tranexamique est un
anti-fibrinolytique fréquemment utilisé afin de réduire le saignement lors d’hémorragies du
postpartum. Cependant, son utilisation dans cette indication a été associée à une plus forte
incidence d’insuffisance rénale aiguë (IRA). Ce travail aspire à décrire et à caractériser les IRA
sévères survenant dans le cadre d’une HPPM et à analyser une éventuelle relation entre la
sévérité du tableau clinique et le recours à l’acide tranexamique.
Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive monocentrique des cas d’IRA sévère
(grade KDIGO 3) au décours d’une HPPM prise en charge au CHUV entre 2012 et 2022 dans
le service de gynécologie et obstétrique. Les données ont été prélevées dans le dossier
électronique des patientes.
Résultats : Sept cas d’IRA sévère ont été diagnostiqués au décours d’une HPPM. Toutes les
patientes ont reçu au moins une dose de 2 g d’acide tranexamique ainsi que du fibrinogène.
Le volume moyen de l’hémorragie est de 2,17 L. La moyenne des valeurs maximales de la
créatinine plasmatique est de 429 µmol/L. Toutes les patientes ont nécessité une prise en
charge par hémodialyse, 5 patientes ont récupéré une fonction rénale indépendante de la
dialyse et un débit de filtration glomérulaire >15ml/min/1,73m2 à 3 mois de l’évènement.
Conclusion : Dans notre série de patientes souffrant d’une HPPM compliquée d’une IRA
sévère de grade KDIGO 3, le principal mécanisme en cause de l’IRA est probablement une
ischémie rénale (choc hypovolémique, phénomènes thrombotiques microvasculaires). En
l’absence de cas contrôle et en raison de la systématique de prescription de l’acide
tranexamique, il est difficile de mesurer une éventuelle responsabilité de cet agent au cours
des formes les plus sévères d’insuffisance rénale. Seules des études de grande envergure
pourraient permettre de mesurer l’impact d’une limitation de la dose d’acide tranexamique sur
le risque de développer une IRA sévère après une HPPM. Dans tous les cas, une prévention
de l’ischémie rénale par des mesures de réanimation volémique optimale reste probablement
la mesure la plus efficace pour prévenir l’insuffisance rénale sévère après une HPPM. Cette
complication est particulièrement sévère avec un potentiel de récupération ad integrum limité.
aux conséquences potentiellement sévères. Sa prise en charge comprend l’association de
manœuvres de réanimation volémique à des interventions hémostatiques comprenant des
médications et des procédures mécaniques voire chirurgicales. L’acide tranexamique est un
anti-fibrinolytique fréquemment utilisé afin de réduire le saignement lors d’hémorragies du
postpartum. Cependant, son utilisation dans cette indication a été associée à une plus forte
incidence d’insuffisance rénale aiguë (IRA). Ce travail aspire à décrire et à caractériser les IRA
sévères survenant dans le cadre d’une HPPM et à analyser une éventuelle relation entre la
sévérité du tableau clinique et le recours à l’acide tranexamique.
Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive monocentrique des cas d’IRA sévère
(grade KDIGO 3) au décours d’une HPPM prise en charge au CHUV entre 2012 et 2022 dans
le service de gynécologie et obstétrique. Les données ont été prélevées dans le dossier
électronique des patientes.
Résultats : Sept cas d’IRA sévère ont été diagnostiqués au décours d’une HPPM. Toutes les
patientes ont reçu au moins une dose de 2 g d’acide tranexamique ainsi que du fibrinogène.
Le volume moyen de l’hémorragie est de 2,17 L. La moyenne des valeurs maximales de la
créatinine plasmatique est de 429 µmol/L. Toutes les patientes ont nécessité une prise en
charge par hémodialyse, 5 patientes ont récupéré une fonction rénale indépendante de la
dialyse et un débit de filtration glomérulaire >15ml/min/1,73m2 à 3 mois de l’évènement.
Conclusion : Dans notre série de patientes souffrant d’une HPPM compliquée d’une IRA
sévère de grade KDIGO 3, le principal mécanisme en cause de l’IRA est probablement une
ischémie rénale (choc hypovolémique, phénomènes thrombotiques microvasculaires). En
l’absence de cas contrôle et en raison de la systématique de prescription de l’acide
tranexamique, il est difficile de mesurer une éventuelle responsabilité de cet agent au cours
des formes les plus sévères d’insuffisance rénale. Seules des études de grande envergure
pourraient permettre de mesurer l’impact d’une limitation de la dose d’acide tranexamique sur
le risque de développer une IRA sévère après une HPPM. Dans tous les cas, une prévention
de l’ischémie rénale par des mesures de réanimation volémique optimale reste probablement
la mesure la plus efficace pour prévenir l’insuffisance rénale sévère après une HPPM. Cette
complication est particulièrement sévère avec un potentiel de récupération ad integrum limité.
Create date
21/10/2024 14:22
Last modification date
22/10/2024 7:04