Contexte et enjeu
En Suisse, environ 200 victimes d’avalanche sont recensées chaque année, parmi lesquelles environ 25 décèdent. Alors que la survie moyenne est de 77%, elle diminue à 39% chez les victimes ensevelies complètement. La survie des victimes d’avalanche complètement ensevelies dépend principalement de la durée d’ensevelissement.
Si de nombreuses études se sont concentrées sur la probabilité de survie dans durant la première heure, peu de données existent concernant les longues durée d’ensevelissement (≥ 60 minutes). Cette étude a pour but de préciser les caractéristiques préhospitalières des victimes d’avalanche complètement ensevelies pour une durée de ≥60 minutes, leur prise en charge et leurs outcomes.
Résultats
Sur 4326 victimes d’avalanches répertoriées sur 20 ans, 140 victimes ont été ensevelies pour une durée de ≥60 min. 27 victimes ont survécu (19%). La probabilité de survie diminue progressivement de 23% à 60 minutes à moins de 6% après 1400 minutes (OR 0.93/heure, p non significatif). 2 victimes survivent avec des durées d’ensevelissement exceptionnelles (10 et 17 heures), mais aucune des victimes en arrêt cardiaque n’a survécu.
Conclusions
Le taux de survie (19%) des victimes d’avalanche ensevelies complètement pour une longue durée (≥60 min) est important. Cela souligne la nécessité de poursuivre les efforts de de recherche et de sauvetage, même pour des durées d’ensevelissement prolongées.
Le pronostic des victimes d’avalanche complètement ensevelie en arrêt cardiaque est par contre mauvais, cette étude ne montrant aucun survivant dans cette catégorie. Si la majorité a souffert d’asphyxie, il n’est pas exclu que certaines victimes étaient en arrêt cardiaque secondaire à une hypothermie sévère, qui auraient alors été sous-traitées. Des cas de bonne évolution neurologique après réanimation cardiopulmonaire et réchauffement extra-corporel de victimes d’avalanche en arrêt cardiaque hypothermes ont été observés. Ainsi, un arrêt cardiaque hypotherme doit être suspecté pour toute victime d’avalanche n’ayant pas de traumatisme léthal, dont les voies aériennes sont libres et dont l’ensevelissement est égal ou supérieur à 1 heure (ou température centrale <30°C). La victime doit alors bénéficier d’une réanimation cardiopulmonaire et d’un transport vers un centre bénéficiant de possibilités de réchauffement extracorporelle (ECLS).
Perspectives
De futures études au design prospectif accompagnées d’analyse post-mortem des victimes d’avalanches sont nécessaires pour préciser la cause exacte de décès des victimes d’avalanche
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Aim: We aimed to study the survival probability and prehospital characteristics of avalanche victims with long burial durations. Methods: We retrospectively included all completely buried avalanche victims with a burial duration of 2:60 min between 1997 and 2018 in Switzerland. Data were extracted from the registry of the Swiss Institute for Snow and Avalanche Research and the prehospital medical records of the physician- staffed helicopter emergency medical services. Avalanche victims buried for 2:24 h or with an unknown survival status were excluded. Survival probability was estimated by using the non-parametric Ayer-Turnbull method and logistic regression. The primary outcome was survival probability. Results: We identified 140 avalanche victims with a burial duration of 2:60 min, of whom 27 (19%) survived. Survival probability shows a slight decrease with increasing burial duration (23% after 60 min, to <6% after 1400 min, p = 0.13). Burial depth was deeper for those who died (100 cm vs 70 cm, p = 0.008). None of the survivors sustained CA during the prehospital phase.
Conclusions: The overall survival rate of 19% for completely buried avalanche victims with a long burial duration illustrates the importance of continuing rescue efforts. Avalanche victims in CA after long burial duration without obstructed airway, frozen body or obvious lethal trauma should be considered to be in hypothermic CA, with initiation of cardiopulmonary resuscitation and an evaluation for rewarming with extracorporeal life support.