Résumé
La littérature antique a parfois dépeint le caractère endémique de la guerre au sein des populations gauloises. S’agit-il d’un lieu commun greffé au Barbare ou les découvertes archéologiques reflètent-elles cette agitation guerrière perpétuelle ? La guerre dans l’Antiquité offre principalement trois formes de témoignages matériels directement assimilables à la violence collective : les sites, les corps et les armes. Cette communication propose une réflexion sur la manière d’aborder cette problématique à travers le prisme de la présence des armes comme éléments révélateurs du niveau de violence dans les sociétés celtiques localisées sur le Plateau suisse et le massif jurassien, depuis La Tène ancienne jusqu’au mitan de
l’ère augustéenne. Pour ce faire, les auteurs ont eu recours aux analyses quantitatives par types de sites, ont dressé un bilan chronologique du phénomène et ont tenté, malgré l’indigence en la matière de la documentation secondaire, d’intégrer une lecture tracéologique et taphonomique de ce mobilier à la réflexion. Nécropoles et tombes individuelles, habitats agglomérés et isolés, lieux de culte et trophées, dépôts terrestres et en milieu humide ont été recensés et comparés pour apprécier globalement ces sources dispersées. Cette vue synoptique et cette remise en contexte des armes au Second âge du Fer ont permis de dresser un corpus à même d’évaluer le degré d’intensité du fait guerrier en Suisse occidentale et
de jauger la violence interne aux sociétés celtiques.
Ancient literature has occasionally depicted the endemic nature of warfare among Gaulish populations. Yet, is this a commonplace projection onto the ‘Barbarian’, or do archaeological findings substantiate this perpetual state of martial unrest? Three primary forms of material evidence of warfare in antiquity can be directly associated with collective violence: sites, bodies, and weapons. This paper examines this issue throughthe lens of weapon presence as a means of assessing the level of violence within Celtic societies of the Swiss Plateau and Jura Mountains, spanning from the Early La Tène period to the mid-Augustan era. To address this, the authors employ quantitative analyses by site type, construct
a chronological assessment of the phenomenon, and, despite limited secondary documentation, integrate a traceological and taphonomic approach into their analysis. Necropolises and individual tombs, clustered and isolated dwellings, places of worship and trophies, as well as terrestrial and wetland deposits, have been catalogued and compared to provide a comprehensive evaluation of these dispersed sources. This synoptic overview and re-contextualization of weapon evidence from the Second Iron Age has enabled the development of a corpus that assesses the intensity of warfare in Western Switzerland and gauges internal violence within Celtic societies.