La puberté est décrite comme la transition biologique, sociale et culturelle vers l'adolescence. Elle commence entre 8 et 13 ans chez les filles et entre 9 et 14 ans chez les garçons, marquée par le développement des caractères sexuels secondaires et une croissance accrue. La puberté précoce centrale se caractérise par l'activation prématurée de l'axe hypothalamo- hypophysaire-gonadique, souvent idiopathique chez les filles. Le traitement implique des injections d’analogues de la GnRH qui suppriment la sécrétion d’hormones sexuelles. Cette étude observationnelle descriptive vise à analyser le parcours médical du patient diagnostiqué de puberté précoce centrale idiopathique. Nos hypothèses sont que les pédiatres maîtrisent les critères diagnostiques et la prise de charge de la puberté précoce et que la qualité de vie est conservée grâce aux analogues de la GnRH. Nous avons élaboré un sondage sur la plateforme LimeSurvey destiné aux pédiatres du Canton de Vaud afin d’analyser les motifs de consultation des patients et de leurs proches pour cette pathologie et les critères de référencement utilisés par le pédiatre afin de référer à un spécialiste endocrinologue. Nous avons également recueilli des questionnaires PedsQL(1) destiné aux patients et aux parents afin d’évaluer leur l’impact de cette pathologie sur la qualité de vie des enfants traités par des analogues de la Gonadotropin-releasing hormone (GnRH). Les thèmes abordés par ce questionnaire sont le sport, l'école, les émotions et les interactions sociales.
Notre étude a montré que les motifs de consultations de l’enfant et de sa famille auprès du pédiatres les plus fréquents, pour cette pathologie, sont l’impression d’un début de puberté ainsi que les signes cliniques correspondant à un stade de Tanner supérieur à 1 (2). Une anxiété particulière de la famille face au développement physique peut également motiver les pédiatres à référer le patient, notamment pour les enfants ayant entre six et huit ans. Les résultats recueillis par les questionnaires PedsQL montrent une amélioration de la qualité de vie globale perçue à 81.1 % pour les patients et 84.3% pour les parents. Cela suggère que les indications du traitement sont justes et qu’elles ont pris en compte l’enfant dans sa globalité afin de lui garantir la meilleure qualité de vie possible. La conclusion de ce travail est que les pédiatres semblent connaître des points importants de la prise en charge des enfants présentant des signes de puberté précoce, mais les critères diagnostics ainsi que le bilan à faire au cabinet ne sont pas suffisamment maîtrisés.
Finalement, la puberté précoce centrale idiopathique peut avoir d’importants retentissements sur la vie de l’enfant, et qu’il est important de prendre en compte les répercussions psychosociales de cette pathologie lorsque le patient, ses proches et l’équipe médicale discutent de la mise en place du traitement.