L’objet de cette conférence est de proposer un point de vue sur les éthiques pratiques des vulnérabilités qui s’est élaboré progressivement à l’aune d’une réflexion sur l’individualisme démocratique et le défi de l’autonomie dans l’hypermodernité. Nous commençons par y situer rapidement ce projet scientifique en général et la rencontre avec le care s’étant produite en son sein en particulier, occasion pour nous de situer également le spectre du care par rapport au libéralisme d’une part, au paternalisme d’autre part. Mettre succinctement en perspective le processus d’avènement de la démocratie - de l’œuvre décisive de Tocqueville à nos jours - nous permet ensuite de préciser les enjeux de l’autonomie tels qu’ils s’expriment désormais aux plans individuels, collectifs et dans les innombrables liens et relations entre ces deux plans. Nous suggérons pour poursuivre que l’éthique minimale peut offrir des ressources précieuses à la philosophie pratique et appliquée dans l’économie individualiste de la légitimité qui parait caractéristique des sociétés démocratiques contemporaines. Nous formulons enfin deux propositions plus positives pour penser et pratiquer l’accompagnement de l’autonomie individuelle en tenant compte des vulnérabilités plurielles qui s’y logent, autour des notions d’autorité bienveillante et de capabilités prudentielles. Notre dernier mot, en forme d’ouverture conclusive, sera pour plaider en faveur d’un réinvestissement avec soin (c’est-à-dire de manière critique et autoréflexive) d’une démarche de travail intellectuel générique pour penser la société des individus et ses vulnérabilités plurielles aujourd’hui…et demain.