Cette étude, réalisée grâce au soutien financier de la Faculté de droit, des sciences criminelles et d'administration publique (FDCA) de l'Université de Lausanne, nous a conduit à investiguer les facteurs humains, organisationnels et institutionnels qui ont permis à des organisations urgentistes (des établissements pénitentiaires et des institutions policières) de faire preuve de résilience dans le cadre de la crise COVID-19 et à sa suite. Après une revue de littérature approfondie sur la notion de résilience organisationnelle, concept protéiforme s'il en est, nous avons identifié plusieurs dimensions de la résilience organisationnelle que nous avons intégrées dans un guide d'entretien. En effet, nous avons réalisé 25 entretiens semi-structurés avec des cadres des institutions pénitentiaires et policières de Suisse romande afin d'identifier les leviers les plus importants pour nourrir la résilience organisationnelle. Les résultats obtenus confirment un certain nombre de résultats scientifiques d'ores et déjà connus, mais ouvrent également plusieurs réflexions clairement nouvelles. Notamment en relation avec la nécessité de jouer sur plusieurs registres managériaux et de leadership (entre rigidité et flexibilité) pour s'adapter à des séquences de crises dont il faut pouvoir épouser les particularités.