Une activité physique adéquate a un rôle protecteur envers la maladie cardiovasculaire. Cependant, la présence de douleur chronique peut diminuer cette activité. Une meilleure compréhension de la relation entre la douleur chronique et l'activité physique est donc un enjeu de santé publique. Cependant, peu d'études ont évalué cette association dans la population générale. En outre, la plupart des études ont évalué subjectivement l'activité physique via des questionnaires, ce qui est sujet à des biais de déclaration. En utilisant un large échantillon de population de l'étude de cohorte CoLaus, nous avons étudié l'association entre les marqueurs de douleur chronique et l'activité physique évaluée de manière subjective et objective.
Les associations entre douleur chronique et activité physique auto-évaluée par questionnaire ont été déterminées chez 2598 participants (53% de femmes, âge moyen 60.5 ans). Les associations entre douleur chronique et activité physique évaluée par accélérométrie ont été déterminées chez 2205 participants (53% de femmes, âge moyen de 62 ans)
Après analyse multivariée, seule une association inverse entre le temps passé en activités sédentaires et le nombre de sites douloureux a été identifiée. Aucune association n'a été trouvée entre tous les autres marqueurs de douleur chronique et les niveaux d'activité physique, évalués soit subjectivement, soit objectivement.
Nous avons conclu que dans cet échantillon de la population lausannoise âgée de 45 à 85 ans, la douleur chronique n'a pas empêché les personnes d'être physiquement actives.
Cependant, certaines études ont montré que si l'intensité de la douleur n'a pas d'impact sur les mesures quantitatives de l'activité physique, elle impacte son organisation temporelle. Une nouvelle piste de recherche serait d'utiliser des méthodes telles que l'évaluation écologique momentanée afin d'évaluer la douleur et l'activité physique en temps réel.