La métaphore à l'ère multimédia : esthétique et poésie
Details

Serval ID
serval:BIB_349BA93AB258
Type
PhD thesis: a PhD thesis.
Collection
Publications
Institution
Title
La métaphore à l'ère multimédia : esthétique et poésie
Director(s)
Rodriguez Antonio
Institution details
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Publication state
Accepted
Issued date
2024
Language
french
Abstract
Cette thèse explore la métamorphose de la métaphore à l’ère multimédia, entre esthétique et poésie. L’avènement de l’ère multimédia pose de nombreux questionnements d'ordre technologique, médiatique, discursif, sociétal et esthétique. La métaphore, ainsi que son rapport à la poésie et à l’art, s'avère considérablement touchée par ces réflexions. Que faire de la métaphore aujourd’hui ? Quelles relations entretient-elle à la poésie et à l'art contemporains ? Disparait-elle, parallèlement à l'émergence d'une technologie numérique, intrinsèquement binaire et multimédia ?
Ou est-elle amplifiée, par-delà le texte, le livre, l'art et la poésie ? Apporte-t-elle à présent un état de figuration transmuté, fait de relations analogiques différentes et multiples ? Appelle-t-elle de nouvelles relations, de nouvelles expériences, de nouvelles formes de consciences au monde, entre poésie et esthétique ?
Tels sont les questionnements traversant cette thèse, élaborée en trois parties. Après un préambule dédié au passage du livre artistique au multimédia ordinaire, le propos se concentre sur les théories contemporaines de Ia métaphore, du débat tutélaire ayant eu lieu entre Ricoeur et Derrida dans les années 80 sur les rapports entre métaphore et concept, aux perspectives cognitives de Ia métaphore émergeant en 1985 sous l'impulsion de Lakoff et Johnson, questionnant sa dimension cognitive, multimodale et multidiscursive. Loin de se constituer comme une figure de style déviante, purement textuelle et fondamentalement extraordinaire, la métaphore se comprend dès lors en tant que processus cognitif central, omniprésent dans l'ensemble de nos relations au monde, de nos discours et de nos médias.
Prenant acte de ces constats, il réfléchit ensuite aux relations entre métaphore et texte, discours et médias, concevant le processus figuratif comme une expérience cognitive, sensorielle et émotionnelle généralisée, articulée entre art et quotidien, poésie et ordinaire.
II envisage finalement la présence de la métaphore dans un médium peu considéré par la critique, le clip ; et offre de nouveaux outils de compréhension, relatifs aux formes et aux expériences augmentées de la figuration métaphorique généralisée.
Où aller avec la métaphore sur cette base ? Plusieurs enjeux et ouvertures se présentent de manière imminente. Vers quelle relation transformée allons-nous donc, entre concept et percept, entre idée et image, à travers nos métaphores augmentées par le multimédia ? Comment y relions-nous le monde intérieur au monde extérieur, la subjectivité à l'objectivité, l'imagination créatrice au dynamisme de la volonté ?
Une chose s'avère certaine : cette transformation annonce une nouvelle conscience du monde, à la fois perceptive et pensée, incarnée et réflexive, intérieure et extérieure ; une conscience, non plus rattachée à la raison et à ses « lumières », isolée, dissociée, mais une conscience renouvelée et associée, entre ombre et lumière; une conscience du corps, possiblement scandaleuse, car uniquement entrevue, pour l'instant en tout cas. « Si la vérité surgissait absolument nue, elle serait belle sans être terrifiante ; mais première née de la flamme, un voile de fumée recouvre son grand corps admirable. De se laisser ombrager, le corps se devine mieux encore; le voile ambigu est à la vérité son impudeur mortelle ; il se nomme SCANDALE » dit Nora Mitriani dans Rose au cœur violet (p.33).
Ou est-elle amplifiée, par-delà le texte, le livre, l'art et la poésie ? Apporte-t-elle à présent un état de figuration transmuté, fait de relations analogiques différentes et multiples ? Appelle-t-elle de nouvelles relations, de nouvelles expériences, de nouvelles formes de consciences au monde, entre poésie et esthétique ?
Tels sont les questionnements traversant cette thèse, élaborée en trois parties. Après un préambule dédié au passage du livre artistique au multimédia ordinaire, le propos se concentre sur les théories contemporaines de Ia métaphore, du débat tutélaire ayant eu lieu entre Ricoeur et Derrida dans les années 80 sur les rapports entre métaphore et concept, aux perspectives cognitives de Ia métaphore émergeant en 1985 sous l'impulsion de Lakoff et Johnson, questionnant sa dimension cognitive, multimodale et multidiscursive. Loin de se constituer comme une figure de style déviante, purement textuelle et fondamentalement extraordinaire, la métaphore se comprend dès lors en tant que processus cognitif central, omniprésent dans l'ensemble de nos relations au monde, de nos discours et de nos médias.
Prenant acte de ces constats, il réfléchit ensuite aux relations entre métaphore et texte, discours et médias, concevant le processus figuratif comme une expérience cognitive, sensorielle et émotionnelle généralisée, articulée entre art et quotidien, poésie et ordinaire.
II envisage finalement la présence de la métaphore dans un médium peu considéré par la critique, le clip ; et offre de nouveaux outils de compréhension, relatifs aux formes et aux expériences augmentées de la figuration métaphorique généralisée.
Où aller avec la métaphore sur cette base ? Plusieurs enjeux et ouvertures se présentent de manière imminente. Vers quelle relation transformée allons-nous donc, entre concept et percept, entre idée et image, à travers nos métaphores augmentées par le multimédia ? Comment y relions-nous le monde intérieur au monde extérieur, la subjectivité à l'objectivité, l'imagination créatrice au dynamisme de la volonté ?
Une chose s'avère certaine : cette transformation annonce une nouvelle conscience du monde, à la fois perceptive et pensée, incarnée et réflexive, intérieure et extérieure ; une conscience, non plus rattachée à la raison et à ses « lumières », isolée, dissociée, mais une conscience renouvelée et associée, entre ombre et lumière; une conscience du corps, possiblement scandaleuse, car uniquement entrevue, pour l'instant en tout cas. « Si la vérité surgissait absolument nue, elle serait belle sans être terrifiante ; mais première née de la flamme, un voile de fumée recouvre son grand corps admirable. De se laisser ombrager, le corps se devine mieux encore; le voile ambigu est à la vérité son impudeur mortelle ; il se nomme SCANDALE » dit Nora Mitriani dans Rose au cœur violet (p.33).
Create date
28/01/2025 14:22
Last modification date
29/01/2025 7:08