L'anorexie mentale (AM) est considérée comme une maladie difficile à soigner. Certaines difficultés rencontrées dans le traitement sont inhérentes à la maladie et au vécu particulier qu'elle génère chez les soignants. D'autres sont liées aux contextes familiaux, aux facteurs sociologiques et organisationnels. Un des critères diagnostiques de la maladie, le déni, associé à la valorisation dans nos sociétés de la maigreur, retarde l'accès aux soins. Le fait de penser que l'AM est par définition source de souffrance pour les équipes peut entraîner un écueil redoutable, à savoir la démission des soignants, voire des institutions. Pourtant l'enjeu est de taille puisque l'AM est la maladie psychiatrique la plus mortelle. Au vu des difficultés spécifiques de ces prises en charge, il est important de développer des structures de soins adaptées. [auteurs] Management of patients suffering from mental anorexia (AM) is often regarded as particularly difficult. Some difficulties are inherent to the disease itself and to the interactions with the care providers; others are linked to the family context, sociological and organizational factors. Delayed access to specialized care is favored by denial of the disease, a diagnostic criterion of AM which echoes the valorization of thinness extolled by today's society. Considering AM as an intrinsic cause of difficulties for the medical teams could induce withdrawal of care providers or even the Institutions. Nevertheless it should be kept in mind that AM is the psychiatric disease with the highest mortality rate. Considering the particular complexity of management of AM, it is of special importance to develop specialized units to take care of these patients.