Impact des phénotypes et des comorbidités sur le devenir intra-hospitalier des patients hospitalisés avec une exacerbation de BPCO : Une étude observationnelle rétrospective
Details
Under indefinite embargo.
UNIL restricted access
State: Public
Version: After imprimatur
License: Not specified
UNIL restricted access
State: Public
Version: After imprimatur
License: Not specified
Serval ID
serval:BIB_2B53DF1F0DA9
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
Impact des phénotypes et des comorbidités sur le devenir intra-hospitalier des patients hospitalisés avec une exacerbation de BPCO : Une étude observationnelle rétrospective
Director(s)
VON GARNIER C.
Codirector(s)
PRELLA M.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2021
Language
french
Number of pages
28
Abstract
Contexte
La BPCO est une maladie chronique pulmonaire très répandue, dans le monde, on estime sa prévalence à 9-10% de la population de plus de 40 ans (1). La maladie est susceptible de s’exacerber de manière itérative. Ces exacerbations sont de gravité variable, de l’épisode traitable ambulatoirement à l’hospitalisation aux soins intensifs. La ventilation non invasive a pris une place prépondérante dans la prise en charge des patients hospitalisés lors d’insuffisance respiratoire aiguë hypercapnique. Il reste néanmoins difficile d’anticiper chez qui l’exacerbation va se présenter selon un mode hypercapnique et nécessiter une ventilation.
Objectifs
L’objectif principal de cette étude a été d’analyser les facteurs et les caractéristiques influençant le risque qu’une exacerbation de BPCO mène à une insuffisance respiratoire hypercapnique aiguë nécessitant l’introduction d’une VNI.
L’objectif secondaire a été de caractériser la population hospitalisée avec une exacerbation de BPCO au sein d’un centre universitaire comme le CHUV et de définir les implications de ces caractéristiques sur le devenir hospitalier : durée d’hospitalisation et survie intra-hospitalière.
Méthode
Nous avons conduit une étude observationnelle rétrospective monocentrique sur les exacerbations de BPCO survenant au cours d’une hospitalisation ou motivant une hospitalisation au CHUV entre le 1er juillet 2017 et le 31 décembre 2019. Nous avons exclu les exacerbations qui concernaient des patients âgés de moins de 40 ans ainsi que celles qui concernaient des patients transférés d’autres hôpitaux. La récolte de données a été possible grâce au code CIM10-GM et l’aide du service Data du CHUV.
Les comorbidités ont été évaluées avec l’aide de l’index de Charlson dans le but d’obtenir une valeur numérique de l’état de santé global du patient en lien avec ses atteintes chroniques.
L’utilisation de la VNI, la durée d’hospitalisation ainsi que la survie intra-hospitalière ont permis de définir le devenir intra-hospitalier.
Résultats
Nous avons considéré 512 épisodes d’exacerbation de BPCO. Nous constatons que la décompensation de BPCO hypercapnique nécessitant une VNI est fortement associée à l’insuffisance pondérale (IMC<18,5), OR 2.5 (IC95% [1.3-5.0]), la présence d’un score de Charlson supérieur à 3, OR 2.0 (IC95% [1.1-3.5]) et la présence concomitante d’un SAOS avec un OR 3.9 (IC95% [1.9-7.7]). Concernant la durée de séjour, le sexe féminin est associé à une durée moyenne de 3,2 jours plus longue (IC95% [1.3 - 5.1] p=0.001). L’insuffisance cardiaque aiguë retrouvée dans 118 séjours augmente la durée moyenne de séjour de 3.2 jours (p=0.006) IC95% [0.96-5,6]. Et les séjours aux soins intensifs prolongent la durée d’hospitalisation d’en moyenne 8.8 jours IC95% [5.8- 11.84]) p<0.001. Nous constatons également que les EA-BPCO qui concernent des patients avec un Charlson > 3 sont en moyenne de 3 jours plus long que ceux des patients avec un Charlson ≤ 3 IC95% [1.0- 5.1] p=0.004. Concertant la survie, 5,1% des EA-BPCO se sont soldés par un décès intra-hospitalier. La VNI est associé positivement avec la survenue d’un décès intra-hospitalier (OR 2.82, IC95% [1.2-6.6]). Le score de Charlson montre une relation significative positive avec la présence d’un décès intra-hospitalier lorsque le score est supérieur à 3 (OR 3.2, IC95% [1.2-8.2]).
Conclusion
Dans notre étude, la présence d’un SAOS, d’une insuffisance pondérale (BMI<18,5kg/m2), et d’une condition poly morbide (Charlson >3) sont fortement prédictifs d’une hospitalisation nécessitant une VNI. Les comorbidités d’un patient ont donc une influence importante sur la gravité des exacerbations. Ces résultats soulignent l’importance d’une prise en charge multidisciplinaire. Ils peuvent aider les médecins installés dans le traitement et l’évaluation du pronostic de ces patients.
La BPCO est une maladie chronique pulmonaire très répandue, dans le monde, on estime sa prévalence à 9-10% de la population de plus de 40 ans (1). La maladie est susceptible de s’exacerber de manière itérative. Ces exacerbations sont de gravité variable, de l’épisode traitable ambulatoirement à l’hospitalisation aux soins intensifs. La ventilation non invasive a pris une place prépondérante dans la prise en charge des patients hospitalisés lors d’insuffisance respiratoire aiguë hypercapnique. Il reste néanmoins difficile d’anticiper chez qui l’exacerbation va se présenter selon un mode hypercapnique et nécessiter une ventilation.
Objectifs
L’objectif principal de cette étude a été d’analyser les facteurs et les caractéristiques influençant le risque qu’une exacerbation de BPCO mène à une insuffisance respiratoire hypercapnique aiguë nécessitant l’introduction d’une VNI.
L’objectif secondaire a été de caractériser la population hospitalisée avec une exacerbation de BPCO au sein d’un centre universitaire comme le CHUV et de définir les implications de ces caractéristiques sur le devenir hospitalier : durée d’hospitalisation et survie intra-hospitalière.
Méthode
Nous avons conduit une étude observationnelle rétrospective monocentrique sur les exacerbations de BPCO survenant au cours d’une hospitalisation ou motivant une hospitalisation au CHUV entre le 1er juillet 2017 et le 31 décembre 2019. Nous avons exclu les exacerbations qui concernaient des patients âgés de moins de 40 ans ainsi que celles qui concernaient des patients transférés d’autres hôpitaux. La récolte de données a été possible grâce au code CIM10-GM et l’aide du service Data du CHUV.
Les comorbidités ont été évaluées avec l’aide de l’index de Charlson dans le but d’obtenir une valeur numérique de l’état de santé global du patient en lien avec ses atteintes chroniques.
L’utilisation de la VNI, la durée d’hospitalisation ainsi que la survie intra-hospitalière ont permis de définir le devenir intra-hospitalier.
Résultats
Nous avons considéré 512 épisodes d’exacerbation de BPCO. Nous constatons que la décompensation de BPCO hypercapnique nécessitant une VNI est fortement associée à l’insuffisance pondérale (IMC<18,5), OR 2.5 (IC95% [1.3-5.0]), la présence d’un score de Charlson supérieur à 3, OR 2.0 (IC95% [1.1-3.5]) et la présence concomitante d’un SAOS avec un OR 3.9 (IC95% [1.9-7.7]). Concernant la durée de séjour, le sexe féminin est associé à une durée moyenne de 3,2 jours plus longue (IC95% [1.3 - 5.1] p=0.001). L’insuffisance cardiaque aiguë retrouvée dans 118 séjours augmente la durée moyenne de séjour de 3.2 jours (p=0.006) IC95% [0.96-5,6]. Et les séjours aux soins intensifs prolongent la durée d’hospitalisation d’en moyenne 8.8 jours IC95% [5.8- 11.84]) p<0.001. Nous constatons également que les EA-BPCO qui concernent des patients avec un Charlson > 3 sont en moyenne de 3 jours plus long que ceux des patients avec un Charlson ≤ 3 IC95% [1.0- 5.1] p=0.004. Concertant la survie, 5,1% des EA-BPCO se sont soldés par un décès intra-hospitalier. La VNI est associé positivement avec la survenue d’un décès intra-hospitalier (OR 2.82, IC95% [1.2-6.6]). Le score de Charlson montre une relation significative positive avec la présence d’un décès intra-hospitalier lorsque le score est supérieur à 3 (OR 3.2, IC95% [1.2-8.2]).
Conclusion
Dans notre étude, la présence d’un SAOS, d’une insuffisance pondérale (BMI<18,5kg/m2), et d’une condition poly morbide (Charlson >3) sont fortement prédictifs d’une hospitalisation nécessitant une VNI. Les comorbidités d’un patient ont donc une influence importante sur la gravité des exacerbations. Ces résultats soulignent l’importance d’une prise en charge multidisciplinaire. Ils peuvent aider les médecins installés dans le traitement et l’évaluation du pronostic de ces patients.
Keywords
Exacerbation, BPCO, VNI, comorbidités, Charlson
Create date
07/09/2022 14:42
Last modification date
13/09/2023 5:57