Lettre de l'éditeur
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Serval ID
serval:BIB_1D7C3C290D1E
Type
Article: article from journal or magazin.
Publication sub-type
Editorial
Collection
Publications
Institution
Title
Lettre de l'éditeur
Journal
Revue Francophone de Clinique Comportementale et Cognitive
ISSN
2033-9410
Publication state
Published
Issued date
01/2014
Peer-reviewed
Oui
Volume
XIX
Number
1
Pages
2-3
Language
french
Abstract
Le paysage de la publication scientifique s'est anglicisé. Le milieu académique, source principale des recherches qui fondent et nourrissent les développements de notre approche, est sans concession : publish or perish. Et si je le dis en anglais, c'est bien pour signaler qu'aujourd'hui non seulement il faut publier, mais il faut le faire en anglais. Ceci engendre cependant un problème de taille dans l'univers de la psychothérapie dans nos contrées : les pratiques sont francophones, les connaissances nouvelles sont anglophones. Un souci de toujours, et de fait très actuel, est celui de la diffusion des connaissances pour l'amélioration des pratiques. L'implantation sur le terrain des méthodes de
traitement empiriquement fondées est largement insuffisante, et cela même dans les pays anglosaxons où la barrière de la langue ne peut expliquer ce phénomène. Que penser alors des pays où l'anglais n'est pas langue nationale ? Il y a donc non seulement des efforts de traduction et d'adaptation dans notre langue des connaissances acquises ailleurs, mais aussi des efforts de soutien et de diffusion de la recherche pratiquée chez nous. Car au fond, c'est une recherche à laquelle participent nos patients, à laquelle ils contribuent mais sans forcément ensuite pouvoir lire les résultats dans une langue qu'ils maîtrisent.
Nous proposons dans ce numéro quatre contributions, dont les deux premières, comme
vous le constaterez rapidement, sont indissociablement liées. Fanny Marteau, Bruno Vilette et Stéphane Rusinek,
nous proposent un premier voyage dans les mondes fascinants de l'alliance thérapeutique et de la thérapie pour les enfants et adolescents. Fanny Marteau et ses collègues nous offrent un aperçu qui nous rappelle non seulement combien ce concept semble désormais incontournable pour qui veut comprendre la psychothérapie mais combien aussi il faut garder une certaine prudence dans la transposition directe des connaissanes acquises dans le domaine de la psychothérapie chez l'adulte à celui des traitements psychologiques chez l'enfant. Le lecteur pourra découvrir la
notion de triple alliance et la manière dont ce concept s'anime dans un outil, le Psyrep, qui paraît assez
prometteur. Philippe Roy et ses collègues proposent une version française du CASI (Child Anxiety Sensitivity Index, ou ISA-E en français pour Index de Sensibilité à l'Anxiété pour Enfant). Cette échelle a été traduite dans les règles de l'art, selon la méthode traduction-retraduction et testé dans une population non clinique d'enfants âgés de 8 à 12 ans. L'analyse factorielle exploratoire laisse encore planer un certain doute, car la solution à une seule dimension (sensibilité à l'anxiété) semble meilleure que celle à trois dimensions obtenues avec l'outil original (préoccupations physiques, préoccupations quant à l'incapacité mentale et inquiétude face aux symptômes visibles publiquement). Enfin, Audrey Bertrand, Kieron O'Connor et Claude Bélanger présentent dans leur contribution l'Approche Basée sur les Inférences (ABI) qui représente une intervention thérapeutique validée auprès des personnes souffrant de TOC et appliquée ici dans deux cas de trouble alimentaire (boulimie et anorexie-boulimie). Le lecteur appréciera très certainement le côté très didactique de la présentation de l'ABI et de son emploi dans les deux cas spécifiques, qui fait de cet article un excellent rappel à la fois théorique et pratique, et permet d'explorer et d'ouvrir des perspectives intéressantes pour le traitement de pathologies difficiles, comme l'anorexie.
traitement empiriquement fondées est largement insuffisante, et cela même dans les pays anglosaxons où la barrière de la langue ne peut expliquer ce phénomène. Que penser alors des pays où l'anglais n'est pas langue nationale ? Il y a donc non seulement des efforts de traduction et d'adaptation dans notre langue des connaissances acquises ailleurs, mais aussi des efforts de soutien et de diffusion de la recherche pratiquée chez nous. Car au fond, c'est une recherche à laquelle participent nos patients, à laquelle ils contribuent mais sans forcément ensuite pouvoir lire les résultats dans une langue qu'ils maîtrisent.
Nous proposons dans ce numéro quatre contributions, dont les deux premières, comme
vous le constaterez rapidement, sont indissociablement liées. Fanny Marteau, Bruno Vilette et Stéphane Rusinek,
nous proposent un premier voyage dans les mondes fascinants de l'alliance thérapeutique et de la thérapie pour les enfants et adolescents. Fanny Marteau et ses collègues nous offrent un aperçu qui nous rappelle non seulement combien ce concept semble désormais incontournable pour qui veut comprendre la psychothérapie mais combien aussi il faut garder une certaine prudence dans la transposition directe des connaissanes acquises dans le domaine de la psychothérapie chez l'adulte à celui des traitements psychologiques chez l'enfant. Le lecteur pourra découvrir la
notion de triple alliance et la manière dont ce concept s'anime dans un outil, le Psyrep, qui paraît assez
prometteur. Philippe Roy et ses collègues proposent une version française du CASI (Child Anxiety Sensitivity Index, ou ISA-E en français pour Index de Sensibilité à l'Anxiété pour Enfant). Cette échelle a été traduite dans les règles de l'art, selon la méthode traduction-retraduction et testé dans une population non clinique d'enfants âgés de 8 à 12 ans. L'analyse factorielle exploratoire laisse encore planer un certain doute, car la solution à une seule dimension (sensibilité à l'anxiété) semble meilleure que celle à trois dimensions obtenues avec l'outil original (préoccupations physiques, préoccupations quant à l'incapacité mentale et inquiétude face aux symptômes visibles publiquement). Enfin, Audrey Bertrand, Kieron O'Connor et Claude Bélanger présentent dans leur contribution l'Approche Basée sur les Inférences (ABI) qui représente une intervention thérapeutique validée auprès des personnes souffrant de TOC et appliquée ici dans deux cas de trouble alimentaire (boulimie et anorexie-boulimie). Le lecteur appréciera très certainement le côté très didactique de la présentation de l'ABI et de son emploi dans les deux cas spécifiques, qui fait de cet article un excellent rappel à la fois théorique et pratique, et permet d'explorer et d'ouvrir des perspectives intéressantes pour le traitement de pathologies difficiles, comme l'anorexie.
Keywords
Triple alliance, sensibilité à l'anxiété, psychothérapie, trouble obsessionnel-compulsif, publication académique francophone
Publisher's website
Create date
23/12/2014 17:28
Last modification date
31/01/2020 6:26