Le but de ce travail est d'optimiser la prise en charge de la sialorrhée chez les patients souffrant de sclérose latérale amyotrophique (SLA) par une approche multidisciplinaire et à la lumière d'une revue systématique de la littérature. Face à la sialorrhée, connue pour augmenter le risque de bronchoaspiration et donc la mortalité de ces patients, nous avons cherché non seulement à préciser les outils objectifs permettant d'évaluer et de comparer cette plainte subjective, mais également à recenser tous les moyens thérapeutiques actuellement proposés pour l'améliorer et leur niveau d'évidence médicale. Nous avons procédé à une revue systématique de la littérature pour tenter de proposer une prise en charge adaptée à chaque patient.
La prise en charge est échelonnée. Les médicaments anticholinergiques sont proposés en première intention, mais ne bénéficient pas de preuves scientifiques solides d'efficacité. Seul le glycopyrrolate oral a été prouvé efficace pour diminuer la sialorrhée dans d'autres maladies neurologiques. Par extrapolation, nous pouvons raisonnablement transposer ces constations à la sialorrhée dans la SLA. Le traitement le plus communément utilisé au CHUV, soient les gouttes d'atropine sulfate, devrait bénéficier d'études cliniques pour valider son utilisation. Le deuxième palier de traitement est l'injection de toxine botulique dans les glandes salivaires majeures. C'est le traitement qui a été le plus étudié et qui bénéficie de preuves scientifiques solides. Il est conseillé et sa sécurité d'usage validée. Les injections sont proposées dans les quatre glandes salivaires majeures sous contrôle ultrasonographique. Enfin, en dernière intention, certains auteurs proposent la radiothérapie des glandes salivaires majeures. Les preuves scientifiques sont encore médiocres et de plus amples études doivent pouvoir préciser son application.