Contexte
De nombreuses personnes allergiques au pollen de bouleau présentent un syndrome oral croisé (SOC), notamment à la consommation de pomme crue. En dehors des mesures d'éviction et des traitements symptomatiques, la désensibilisation est une procédure bien établie pour diminuer l'intensité des symptômes. La désensibilisation à la pomme (DAP) est proposée au CHUV depuis 2017 aux patients souffrant d'un SOC marqué. Si le retour sur la DAP s'est jusqu'à présent avéré positif, nous ne disposons pas de données sur l'efficacité et le maintien de la tolérance, ni sur un éventuel bénéfice sur le SOC occasionné par d'autres fruits et légumes. L'élaboration d'un questionnaire évaluant l'intensité du SOC, rempli avant et après la procédure permettrait d’y remédier. Nous émettons l'hypothèse que > 50% de participants à la DAP ressentent un bénéfice à 4 mois à la consommation de pomme crue et d'autres aliments du SOC.
Objectifs
Evaluer l'utilité d'un questionnaire ‘SOC’ simple chez les allergiques au pollen de bouleau et à la pomme, afin d’évaluer l'efficacité de la DAP à 4 mois par rapport à d’autres types de prise en charge.
Méthodes
Etude observationnelle d'une durée de 11 mois. Inclusion de sujets effectuant une DAP, une désensibilisation sous-cutanée (SCIT) ou sublinguale (SLIT) aux pollens de bouleau ou aucune désensibilisation (groupe contrôle). L’intensité et la localisation du SOC à la pomme est notée sur une échelle de Likert de 5 points à l’inclusion et à 4 mois. Le questionnaire recense également la prise de médicament, la dernière consommation de pomme, le SOC à d'autres végétaux, la qualité de vie et la période des symptômes de pollinose.
Résultats
5 hommes et 5 femmes âgés en moyenne de 40 ans ont complété l’étude (1 DAP, 1 SCIT, 2 SLIT et 6 contrôles). Le patient traité par DAP a rétrospectivement indiqué une réduction de l’intensité de la majorité des symptômes de SOC, alors que ce n’est le cas que dans une moindre mesure pour les sujets des autres groupes évalués prospectivement. Le groupe sans intervention affiche une intensité similaire des symptômes à 4 mois, sans modifications significative de la qualité de vie.
Conclusions
La DAP est centrale dans le futur du traitement du SOC et notre questionnaire semble utile à l’appréciation répétée de ce dernier. Une étude à plus large échelle devrait permettre de valider cet outil et permettre d’apprécier l’efficacité de procédures telles que DAP au long cours et un d’éventuel bénéfices ajoutés sur d’autres aliments et les symptômes d’allergie respiratoire.