Au coeur du «Projet de Soins Anticipé» : Perspectives perçues des facilitateurs concernant les défis rencontrés lors des entretiens avec les patients
Details
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State: Public
Version: After imprimatur
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Serval ID
serval:BIB_03E4095371DE
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
Au coeur du «Projet de Soins Anticipé» : Perspectives perçues des facilitateurs concernant les défis rencontrés lors des entretiens avec les patients
Director(s)
BERNARD M.
Codirector(s)
STERIE A-C.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2024
Language
french
Number of pages
35
Abstract
Introduction : La question des directives anticipées est un élément très fréquemment soulevé dans le contexte des soins palliatifs et les situations de fin de vie. Malgré cela, la mise en place concrète de celles-ci peine à se faire dans la pratique. Ainsi, dès les années 2000, dans de nombreux pays anglo-saxons a été implanté le projet d'Advance care planning (en français, traduit comme le « projet de soins anticipé » ou ProSA). Il consiste en l’accompagnement des patients par des professionnels du domaine de la santé et social ayant suivi une formation dédiée (les professionnels sont appelés « facilitateurs » après l’obtention du diplôme) non seulement dans la rédaction de leurs directives anticipées mais surtout dans l’interrogation de leurs volontés, leurs croyances, spiritualité ainsi que de ce que signifie pour eux une qualité de vie adéquate. Une réflexion sur la nomination d'un représentant thérapeutique est à ce stade aussi un élément cardinal dans la prise en charge du patient (y compris dans la décision concernant la pertinance de recourir à des actes médicaux précis comme l'intubation, la ventilation, etc.). Selon le modèle ProSA, le soignant formé mène un à deux entretiens avec le patient donné accompagné si possible de son représentant thérapeutique, sur la base d'un document contenant différentes thématiques en lien avec la fin de vie et les décisions médicales. En Suisse romande, la mise en place du projet pilote ProSA s'est déroulé à partir de 2017 via le réseau santé région Lausanne (RSLR) et la Chaire de soins palliatifs gériatriques du CHUV dans différentes structures de santé comme les centres médico-sociaux (CMS) et établissements médico-sociaux (EMS). À la suite de cet essai, les résultats ont démontré que les effets quant à la prise en charge des patients ont eu un impact positif notamment dans le soutien de l'autodétermination du patient et de ses valeurs.
Méthodologie : 19 entretiens semi-structurés avec des facilitateurs de professions diverses (médecins, infirmiers, assistants sociaux) ayant été formé au ProSA et menant des ProSA avec des patients ont été effectués. 14 d’entre eux avaient déjà été interviewés dans le contexte d’un projet de recherche précédent sur le ProSA . Les entretiens transcrits ont ensuite fait objet d'une analyse thématique selon la méthode de Braun et Clarke (2006). Les transcriptions des entretiens ont finalement été codées : en parallèle entre deux membres de l’équipe de recherche pour les premiers entretiens afin de garantir la validité de la méthode puis dans un second temps par une seule personne. Les codes ont ensuite été comparés et groupés en thèmes et sous-thèmes de défis.
2
Résultats : Au terme de ce travail de recherche, il a pu être mis en évidence les différents défis dans le processus de communication qui sont perçus par les facilitateurs lors des entretiens menés avec les patients. Ainsi, nous avons pu analyser un à un les défis provenant de la catégorie patient (1), facilitateur (2), proches et/ou représentant thérapeutique (3) ainsi que structure du ProSA en elle-même (4). Dans chacune des catégories citées, les défis ont été classés en nombreux thèmes et sous-thèmes. Pour les défis relatifs aux patients, les thèmes suivants ont été identifiés: état de santé, compréhension et enjeux émotionnels. Les défis relatifs aux facilitateurs ont été regroupés sous les thèmes : enjeux émotionnels, compréhension et la profession. Enfin, les défis liés aux proches ont introduit les thématiques du : désaccord patient- proche, influences, dépendance affective, culture, absences de représentant thérapeutique ainsi que conflit de loyauté. Les défis liés à la structure du ProSA concernaient : la pertinance, le temps, la validité dans le temps, le contenu, la complexité et l’adaptation du formulaire. De plus, il a été intéressant d’intégrer et nuancer ces résultats selon le milieu dans lequel il a été appliqué le ProSA et selon la profession du facilitateur qui l’a effectué. Globalement, les facilitateurs médecins, en comparaison aux autres professions, mettent plus volontiers en avant les défis liés au contexte du milieu hospitalier dont les situations cliniques plus aigües qu’on peut y rencontrer. Ainsi, ils mentionnent en particulier le défi d’adaptation du ProSA et notamment par rapport à leur type de patientèle. Finalement, la question de l’indication médicale s’inscrit aussi parmi les défis rencontrés par les médecins.
Conclusion : Le ProSA est une démarche complexe et la littérature montre qu’elle peut poser des défis aux facilitateurs. Les résultats de cette recherche peuvent être appliqués afin de concevoir des stratégies pour faire face aux défis identifiés et à mettre en place lors des formation ProSA. Nous pensons notamment à la problématique récurrente de la deuxième partie du formulaire (liée aux décisions effectives), qui était souvent qualifiée comme étant un élément assez compliqué à gérer lors des entretiens avec les patients. Serait-il possible de faire une mise en commun plus globale au niveau national pour savoir si d’autres cantons présentent les mêmes difficultés avec ce formulaire ? Il serait également nécessaire de s’interroger sur un potentiel bénéfice de formation spécifique en fonction de la profession du facilitateur.
Méthodologie : 19 entretiens semi-structurés avec des facilitateurs de professions diverses (médecins, infirmiers, assistants sociaux) ayant été formé au ProSA et menant des ProSA avec des patients ont été effectués. 14 d’entre eux avaient déjà été interviewés dans le contexte d’un projet de recherche précédent sur le ProSA . Les entretiens transcrits ont ensuite fait objet d'une analyse thématique selon la méthode de Braun et Clarke (2006). Les transcriptions des entretiens ont finalement été codées : en parallèle entre deux membres de l’équipe de recherche pour les premiers entretiens afin de garantir la validité de la méthode puis dans un second temps par une seule personne. Les codes ont ensuite été comparés et groupés en thèmes et sous-thèmes de défis.
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Résultats : Au terme de ce travail de recherche, il a pu être mis en évidence les différents défis dans le processus de communication qui sont perçus par les facilitateurs lors des entretiens menés avec les patients. Ainsi, nous avons pu analyser un à un les défis provenant de la catégorie patient (1), facilitateur (2), proches et/ou représentant thérapeutique (3) ainsi que structure du ProSA en elle-même (4). Dans chacune des catégories citées, les défis ont été classés en nombreux thèmes et sous-thèmes. Pour les défis relatifs aux patients, les thèmes suivants ont été identifiés: état de santé, compréhension et enjeux émotionnels. Les défis relatifs aux facilitateurs ont été regroupés sous les thèmes : enjeux émotionnels, compréhension et la profession. Enfin, les défis liés aux proches ont introduit les thématiques du : désaccord patient- proche, influences, dépendance affective, culture, absences de représentant thérapeutique ainsi que conflit de loyauté. Les défis liés à la structure du ProSA concernaient : la pertinance, le temps, la validité dans le temps, le contenu, la complexité et l’adaptation du formulaire. De plus, il a été intéressant d’intégrer et nuancer ces résultats selon le milieu dans lequel il a été appliqué le ProSA et selon la profession du facilitateur qui l’a effectué. Globalement, les facilitateurs médecins, en comparaison aux autres professions, mettent plus volontiers en avant les défis liés au contexte du milieu hospitalier dont les situations cliniques plus aigües qu’on peut y rencontrer. Ainsi, ils mentionnent en particulier le défi d’adaptation du ProSA et notamment par rapport à leur type de patientèle. Finalement, la question de l’indication médicale s’inscrit aussi parmi les défis rencontrés par les médecins.
Conclusion : Le ProSA est une démarche complexe et la littérature montre qu’elle peut poser des défis aux facilitateurs. Les résultats de cette recherche peuvent être appliqués afin de concevoir des stratégies pour faire face aux défis identifiés et à mettre en place lors des formation ProSA. Nous pensons notamment à la problématique récurrente de la deuxième partie du formulaire (liée aux décisions effectives), qui était souvent qualifiée comme étant un élément assez compliqué à gérer lors des entretiens avec les patients. Serait-il possible de faire une mise en commun plus globale au niveau national pour savoir si d’autres cantons présentent les mêmes difficultés avec ce formulaire ? Il serait également nécessaire de s’interroger sur un potentiel bénéfice de formation spécifique en fonction de la profession du facilitateur.
Keywords
projet de soins anticipés, ProSA, défis, communication, facilitateur
Create date
21/10/2024 13:03
Last modification date
22/10/2024 6:04