Prise en charge des patients sourds et malentendants locuteurs de la langue des signes : perceptions de médecins du CHUV et de la PMU
Details
Download: Mémoire no 4377 M. Blanc.pdf (923.08 [Ko])
State: Public
Version: After imprimatur
License: Not specified
State: Public
Version: After imprimatur
License: Not specified
Secondary document(s)
Download: Mémoire no 4377 Annexes Mme Blanc.pdf (546.11 [Ko])
State: Public
Version: author
License: Not specified
State: Public
Version: author
License: Not specified
Serval ID
serval:BIB_01034E5F2DF4
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
Prise en charge des patients sourds et malentendants locuteurs de la langue des signes : perceptions de médecins du CHUV et de la PMU
Director(s)
SINGY P.
Codirector(s)
CANTERO O.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2017
Language
french
Number of pages
30
Abstract
RÉSUMÉ
INTRODUCTION
La surdité peut se définir selon une approche socio-culturelle : les sourds appartiennent à une même communauté culturelle dont le vecteur principal est la langue des signes. Il existe différentes stratégies de communication entre une personne sourde et entendante, avec pour chacune des avantages et des limites. Dans le milieu médical, les soignants sont souvent confrontés aux méconnaissances de ces aspects, risquant de mettre à mal la communication avec leur patient sourd et une relation thérapeutique favorable. La littérature met en évidence un risque d’impacts négatifs sur l’accès aux soins et la santé de cette population. Par conséquent, un inconfort peut être perçu par le patient sourd, mais également par le médecin.
MÉTHODE
Pour commencer, une revue approfondie de la littérature ainsi que deux études exploratoires ont été effectuées afin d’élaborer un guide d’entretien. C’est ainsi qu’une étude qualitative a pu être réalisée sous forme de huit entretiens individuels semi-directifs auprès de médecins du CHUV et de la PMU qui ont rencontré dans leur pratique médicale un/des patient(s) sourd(s) locuteur(s) de la langue des signes, sans avoir été formés ou sensibilisés à la prise en charge de cette population.
RÉSULTATS
La complexité de la communication avec un patient sourd, suscitant de nombreuses difficultés dans la prise en charge médicale, est largement exprimée par tous les participants. D’autres difficultés sont énoncées, telles que le temps supplémentaire nécessaire dans ce type de prise en charge, les institutions médicales inadaptées pour cette patientèle et un enseignement médical inexistant à ce sujet. Sept participants sur huit rapportent un souvenir négatif de leur(s) rencontre(s) avec leur(s) patient(s) sourd(s). Certains perçoivent un sentiment partagé de la part leur(s) patient(s). Hormis la frustration et le sentiment d’incompétence, la plupart des participants remettent en question la qualité de la prise en charge. Il est intéressant d’observer que les principales stratégies de communication utilisées ont été la lecture labiale et l’écrit. En effet, ces deux stratégies ont pourtant suscité de nombreuses critiques de la part des participants. Les recours à un proche et un interprète professionnel en langue des signes sont pour la plupart les stratégies les plus avantageuses. Cependant, les participants n’ont pas spécialement fait appel aux proches et aucun n’a fait appel à un interprète professionnel. Au cours des entretiens, des perceptions au sujet de la population sourde ont pu être exprimées : les patients sourds sont comparés aux patients allophones, voire incapables de communiquer, tout en appartenant à une catégorie minoritaire et vulnérable en santé. En conclusion, tous les participants ont exprimé des idées afin d’améliorer cette prise en charge : la quasi-totalité des participants désire avoir au sein de l’hôpital un ou plusieurs référent(s) à ce sujet, sous forme d’un système d’interprétariat, d’un service ou d’un pôle, et ils proposent également la création de supports (carte de poche, vidéo, traduction électronique et site internet). Interrogés sur ce point, tous les participants souhaiteraient la mise en place d’une sensibilisation adressée aux médecins post-gradués et d’une formation complète pour toute personne intéressée.
CONCLUSION
La plupart des médecins interrogés ont relevé les difficultés et enjeux de la prise en charge actuelle des patients sourds. En conformité avec les études exploratoires et la revue de littérature, il est nécessaire selon les médecins interrogés de considérer les bénéfices qu’apporteraient des améliorations au sein du CHUV et de la PMU.
INTRODUCTION
La surdité peut se définir selon une approche socio-culturelle : les sourds appartiennent à une même communauté culturelle dont le vecteur principal est la langue des signes. Il existe différentes stratégies de communication entre une personne sourde et entendante, avec pour chacune des avantages et des limites. Dans le milieu médical, les soignants sont souvent confrontés aux méconnaissances de ces aspects, risquant de mettre à mal la communication avec leur patient sourd et une relation thérapeutique favorable. La littérature met en évidence un risque d’impacts négatifs sur l’accès aux soins et la santé de cette population. Par conséquent, un inconfort peut être perçu par le patient sourd, mais également par le médecin.
MÉTHODE
Pour commencer, une revue approfondie de la littérature ainsi que deux études exploratoires ont été effectuées afin d’élaborer un guide d’entretien. C’est ainsi qu’une étude qualitative a pu être réalisée sous forme de huit entretiens individuels semi-directifs auprès de médecins du CHUV et de la PMU qui ont rencontré dans leur pratique médicale un/des patient(s) sourd(s) locuteur(s) de la langue des signes, sans avoir été formés ou sensibilisés à la prise en charge de cette population.
RÉSULTATS
La complexité de la communication avec un patient sourd, suscitant de nombreuses difficultés dans la prise en charge médicale, est largement exprimée par tous les participants. D’autres difficultés sont énoncées, telles que le temps supplémentaire nécessaire dans ce type de prise en charge, les institutions médicales inadaptées pour cette patientèle et un enseignement médical inexistant à ce sujet. Sept participants sur huit rapportent un souvenir négatif de leur(s) rencontre(s) avec leur(s) patient(s) sourd(s). Certains perçoivent un sentiment partagé de la part leur(s) patient(s). Hormis la frustration et le sentiment d’incompétence, la plupart des participants remettent en question la qualité de la prise en charge. Il est intéressant d’observer que les principales stratégies de communication utilisées ont été la lecture labiale et l’écrit. En effet, ces deux stratégies ont pourtant suscité de nombreuses critiques de la part des participants. Les recours à un proche et un interprète professionnel en langue des signes sont pour la plupart les stratégies les plus avantageuses. Cependant, les participants n’ont pas spécialement fait appel aux proches et aucun n’a fait appel à un interprète professionnel. Au cours des entretiens, des perceptions au sujet de la population sourde ont pu être exprimées : les patients sourds sont comparés aux patients allophones, voire incapables de communiquer, tout en appartenant à une catégorie minoritaire et vulnérable en santé. En conclusion, tous les participants ont exprimé des idées afin d’améliorer cette prise en charge : la quasi-totalité des participants désire avoir au sein de l’hôpital un ou plusieurs référent(s) à ce sujet, sous forme d’un système d’interprétariat, d’un service ou d’un pôle, et ils proposent également la création de supports (carte de poche, vidéo, traduction électronique et site internet). Interrogés sur ce point, tous les participants souhaiteraient la mise en place d’une sensibilisation adressée aux médecins post-gradués et d’une formation complète pour toute personne intéressée.
CONCLUSION
La plupart des médecins interrogés ont relevé les difficultés et enjeux de la prise en charge actuelle des patients sourds. En conformité avec les études exploratoires et la revue de littérature, il est nécessaire selon les médecins interrogés de considérer les bénéfices qu’apporteraient des améliorations au sein du CHUV et de la PMU.
Keywords
Patient sourd, médecin, communication, perception
Create date
06/09/2018 12:03
Last modification date
08/09/2020 7:08